Nations Unies – Guterres décline ses priorités pour 2024

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a présenté, jeudi devant l’Assemblée générale de l’ONU, ses priorités pour l’année 2024, en mettant l’accent sur la paix comme voie pour surmonter les “crises interconnectés” dans le monde.

“Alors que les conflits font rage et que les divisions géopolitiques s’accentuent, la paix dans notre monde est menacée”, a-t-il averti, en soulignant l’obligation d’agir ensemble en faveur de la paix en toutes ses dimensions.

Il a relevé que la paix est plus qu’une cause noble, c’est un appel à l’action, relevant la nécessité de renforcer et de renouveler les cadres mondiaux de paix et de sécurité pour faire face aux complexités du monde multipolaire d’aujourd’hui.

Cet objectif pointe au cœur du nouvel agenda pour la paix qui aborde les risques stratégiques en réaffirmant l’engagement à éliminer les armes nucléaires, ainsi que les efforts accrus pour prévenir les conflits, a souligné le chef de l’ONU.

Il a en outre appelé à la réforme du Conseil de sécurité qui “doit être en mesure de prendre des décisions et de les mettre en œuvre. Il doit également devenir plus représentatif”.

“Les méthodes de travail du Conseil doivent également être actualisées afin qu’il puisse progresser – même lorsque les membres sont fortement divisés”, a-t-il préconisé, estimant que l’instance exécutive de l’ONU, qui se veut la principale plateforme pour les questions de paix mondiale, est dans l’impasse en raison de divisions géopolitiques.

+ « Nous devons continuer à œuvrer pour inaugurer un nouveau moment de Bretton Woods » +

Le SG de l’ONU a également mis en garde contre la montée des inégalités et de l’injustice exacerbées par les conflits, en insistant que la paix passe inéluctablement par un développement durable et inclusif.

“Réaliser les objectifs de développement durable (ODD) est le moyen le plus efficace pour jeter les fondements de la paix et de la prospérité”, a-t-il dit, mettant l’accent sur l’importance de “garder la promesse” des ODD.

Dans ce cadre, il a fait savoir que l’ONU fait pression pour un plan de relance des ODD de 500 milliards de dollars par an en financement abordable à long terme pour les pays en développement. Ce plan préconise une action urgente sur la dette, notamment en accordant un répit aux pays confrontés à des calendriers de remboursement contraignants, a-t-il dit.

Dans la même veine, M. Guterres a mis l’accent sur l’importance d’initier un “nouveau moment de Bretton Woods” basé sur une réforme des grandes institutions financières, à savoir la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

“Nous devons continuer à œuvrer pour inaugurer un nouveau moment de Bretton Woods, avec une architecture financière internationale qui réponde aux besoins de tous les pays”, a-t-il expliqué, signalant que “l’architecture actuelle est dépassée, dysfonctionnelle et injuste”.

Il a fait savoir que le Sommet du Futur prévu en septembre prochain examinera la nécessité d’engager des réformes profondes pour rendre les institutions financières et mécanismes “universels et inclusifs”.

Concernant la crise climatique qui demeure un « défi majeur » pour le monde, le haut responsable onusien a fait remarquer que les années à venir détermineront en grande partie “si nous parviendrons à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré”.

Pour rester dans cette limite, il a insisté sur l’impératif de réduire les émissions de 45% d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2010 et que les émissions atteignent leur maximum d’ici 2025, ajoutant que d’ici l’année prochaine, chaque pays doit s’engager dans de nouveaux plans climatiques nationaux alignés sur la limite de 1,5 degré.

Il a, de même, appelé à tripler la capacité mondiale d’énergie renouvelable et doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030, comme convenu lors de la COP28. (MAP)

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