Scandale judiciaire – Où en est l’affaire du jardinier marocain Omar Raddad ?

L’affaire Omar Raddad reste l’un des mystères judiciaires les plus débattus en France depuis les années 90, entre preuves contradictoires, débats houleux et interrogations persistantes, ce fait divers continue de susciter l’intérêt du public et des spécialistes du droit.

Flashback :

En 1991, le corps de Ghislaine Marchal est retrouvé dans sa villa de Mougins, près de Cannes, le mot « Omar m’a tuer » écrit avec le sang de la victime sur les murs. Omar Raddad, son jardinier, est rapidement soupçonné et arrêté, principalement en raison de cette inscription énigmatique.

+ L’enquête et le procès +

Le procès d’Omar Raddad en 1994 a attiré l’attention du public, les preuves matérielles semblaient incriminer Raddad, mais des zones d’ombre subsistaient, mais l’absencede traces ADN concluantes et des incohérences dans l’heure du décès ont semé le doute.

Le principal élément à charge, l’inscription accusatrice, a été interprété de différentes manières : certains ont affirmé qu’il s’agissait d’une tentative de détourner l’attention, d’autres y ont vu une preuve de l’innocence d’Omar Raddad, étant donné que son niveau d’éducation ne lui permettait pas d’écrire un tel message en français sans fautes. Il est tout de même condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Entre 1991 et 1993, il fait deux grèves de la faim et tente de mettre fin à ses jours, selon le site ohmymag.com.

Malgré sa condamnation à 18 ans de prison, Omar Raddad a toujours clamé son innocence. En 1996, sa peine a été réduite grâce à une grâce présidentielle partielle, de la part de Jacques Chirac. Il est finalement libéré le 4 septembre 1998. En 2002, de nouvelles analyses ADN n’ont pas permis d’établir de lien entre Raddad et la scène de crime.

Ces rebondissements ont alimenté les théories du complot et la controverse, remettant en question la validité du verdict rendu contre Omar Raddad, note la même source.

+ Une nouvelle requête rejetée +

Plus de deux décennies après les faits, l’affaire continue de diviser l’opinion publique et les spécialistes du droit. Certains militent pour une réouverture du dossier, arguant que des erreurs judiciaires ont été commises, tandis que d’autres estiment que la justice a déjà statué.

En 21 juin 2021, Sylvie Noachovitch, l’avocate d’Omar Raddad, dépose une nouvelle requête en révision du procès sur la base d’analyses ADN réalisées en 2019. Plus d’une trentaine de traces d’un même ADN masculin (n’appartenant pas à Omar Raddad)sont localisées dans les traces de sang. Fin 2021, le dossier est effectivement rouvert. Le 13 octobre 2022, la dernière requête en révision est rejetée par la commission d’instruction de la cour de révision.

« La découverte de nouvelles empreintes ne suffit pas, à elle seule, à établir leur rapport avec les faits, ces traces ayant pu être laissées antérieurement ou postérieurement au meurtre. En effet, de nombreuses personnes ont pu approcher les portes avant le meurtre et postérieurement (…) voire les manipuler sans précautions suffisantes », est-il alors expliqué.

L’affaire Omar Raddad demeure un cas emblématique, illustrant les limites et les défis du système judiciaire. Entre preuves ambiguës, débats passionnés et incertitudes persistantes, elle continue d’alimenter les discussions sur la justice, la présomption d’innocence et la réouverture éventuelle de certains dossiers. Cependant, malgré les années écoulées, le mystère demeure entier autour de ce crime qui a marqué l’histoire judiciaire française, ajoute la même source.

Article19.ma