Déradicalisation – Maroc : Les femmes détenues du “terrorisme” libérées suite à l’achèvement du programme « Moussalaha »

Le Maroc a annoncé la libération de douze détenues dans les affaires de terrorisme et d’extrémisme, après qu’elles aient obtenu leur diplôme du programme « Moussalaha » dédié à la déradicalisation des condamnés au terrorisme.

La nouvelle a été donnée par Ahmed Abbadi. Président de la Ligue Mohammedia de l’Ulama marocain (gouvernementale), lundi, à l’ouverture de la 13e session du programme, selon thearabweekly.com.

« La nouvelle session profitera à 22 détenus, ce qui portera le nombre de participants au programme (depuis sa création) à 301 », a déclaré Abbaddi.

Il a ajouté : « Les femmes prisonnières ont bénéficié du programme et toutes ont été libérées, de sorte que les prisons sont maintenant vides de femmes détenues en vertu de la loi antiterroriste ».

+ « Moussalaha » ou « réconciliation » +

En 2016, le Maroc a approuvé une nouvelle stratégie pour les détenus et le personnel pénitentiaire, visant à assurer la sécurité et la sûreté des prisonniers, à améliorer les conditions de détention et à préparer les détenus à leur réintégration dans la société et l’économie.

Appelé « Moussalaha », qui signifie « réconciliation » en arabe, le programme est offert aux prisonniers qui ont démontré leur volonté de désavouer l’extrémisme.

Il a été lancé en 2015 et dirigé par le service pénitentiaire marocain DGAPR avec plusieurs organisations partenaires, dans le but d’aider les détenus de terrorisme qui sont prêts à remettre en question leurs croyances.

Le Maroc a eu des expériences douloureuses avec le djihadisme tant au pays qu’à l’étranger. En 2003, cinq attentats suicides ont tué 33 personnes et des blessés de plus dans la capitale économique Casablanca.

Les services de sécurité ont démantelé des centaines de cellules extrémistes et empêché de nombreuses autres attaques terroristes.

+ « Surveiller les participants et aider ceux qui expriment un besoin d’orientation » +

Un grand nombre de cellules démantelées ces dernières années ont été liées au groupe extrémiste de l’État islamique (EI), qui s’est emparé d’une bande de territoire en Syrie et en Irak et y a proclamé un « cailphate » en 2014.

Plus de 1 500 combattants marocains sont connus pour s’être rendus dans la région au cours de la dernière décennie, a déclaré une source de sécurité.

Mais en 2015, les autorités marocaines ont lancé Moussalaha dans le cadre d’une « nouvelle approche » à l’égard des détenus, a déclaré le responsable du DGAPR, Moulay Idriss Agoulmam.

Le programme « comprend de surveiller les participants et d’aider ceux qui expriment un besoin d’orientation », a-t-il déclaré. Il comprend également des études sur le droit et l’économie, ainsi qu’une évaluation psychologique de trois mois.

Il est à noter que depuis 2019, la formation est également offerte aux femmes reconnues coupables en vertu de la loi contre le terrorisme du Maroc.

Article19.ma