– Par Ali Bouzerda –
Confucius n’a-t-il pas raison de nous rappeler « qu’une image vaut mille mots?». La manipulation et l’instrumentalisation des images depuis le début de cette énième guerre israélo-palestinienne, a dévoilé le rôle crucial des médias et des réseaux sociaux dans l’ère du digital. L’impact est aussi terrible et douloureux que celui des bombes qui pleuvent sur d’innocents civils dans la bande de Gaza, une « prison à ciel ouvert » où s’entassent 2,3 millions de palestiniens.
« Sleepy Joe », comme l’appelait Donald Trump, et qui n’est pas si endormi que ça, n’était pas le premier à ouvrir le bal des « fake news » afin d’exprimer son soutien indéfectible à l’État hébreux.
Cette semaine, malgré ses 80 ans, il a « enfourché » son zinc Air Force One pour voler au secours de « King Bibi » (Benjamin Netanyahu) et à sa politique d’oppression en Palestine occupée depuis la guerre de 1967.
À cette occasion, il faut saluer la position du roi de Jordanie qui a annulé illico presto un sommet sur Gaza, qui était prévu à Amman, et que Biden voulait presider en présence du roi Abdallah, Mahmoud Abbas et Abdel Fattah Al-Sissi.
L’une des raisons de la colère des ces chefs d’État Arabes : le comportement politically incorrect et scandaleux du locataire de la Maison Blanche.
Mister Joe Biden a « consciemment » choqué l’Amérique et le monde Arabe, en affirmant le 11 octobre « avoir vu » de ses propres yeux des photos de bébés israéliens « décapités » par les hommes du Hamas, suite à l’attaque armée des kibboutz du Negev, le samedi 7 octobre.
Une déclaration gravissime qui a mobilisé les autres leaders occidentaux et dans leur sillage les influents médias américains comme la chaîne CNN.
À Londres, le prestigieux journal britannique « The Times » a pris le relais pour ajouter du piment et donner une autre dimension à ce « fake news » en parlant de 44 bébés, sans toutefois fournir la moindre preuve.
L’administration Biden et la présentatrice de CNN ont été obligés de se rétracter car le gouvernement Netanyahu n’avait pas de preuves, et du coup, il a décliné de confirmer la version de Biden & Co, car c’était trop flagrant, même si la chaîne israélienne i24News était l’un des protagonistes dans cette guerre médiatique anti-palestinienne.
+ Le régime israélien n’est-il pas un autre Apartheid en Palestine ? +
Le mardi 17 octobre dans la soirée, l’armée israélienne bombarde le plus vieux hôpital Al-Ahli Arab Hospital à Gaza city, faisant 500 morts, dont la majorité sont des femmes et des enfants.
Les images d’horreur de ce massacre faisaient partie d’une stratégie politique israélienne visant à vider Gaza de sa population afin d’installer des colonies pour le « Peuple élu ».
Les Palestiniens eux, ne sont que « des animaux » qui méritent châtiment et exode, aux yeux de Netanyahu et de son ministre de la Défense Yoav Gallant. Une terminologie qui rappelle l’Apartheid en Afrique du Sud, régime qui s’est incrusté en terre africaine par « le fer et le feu » en 1913 et qui a été vaincu en 1991 grâce à la résistance et aux sacrifices de son peuple.
Le régime israélien n’est-il pas un autre Apartheid en Palestine ? Les américains le décrivent comme la « seule démocratie » au cœur du monde Arabe. À Tel Aviv, l’Establishment refuse ce mot Apartheid car il évoque une crise de conscience, malgré les maquillages médiatiques à grande échelle qui ne trompent que les ingénus.
Et pour revenir au massacre de l’hôpital Al-Ahli, les autorités israéliennes ont observé pendant quelque temps « un silence coupable » avant de redémarrer leur machine de propagande, et ce, en tentant de s’acquitter par le mensonge.
Un mensonge de plus, que seul Biden a voulu croire. Et pour se rendre utile, il a essayé de vendre « le vent » à la communauté internationale à la place de Netanyahu.
Les crimes de l’armée israélienne Tsahal et la propagande qui les entourent ne datent pas de ce mois d’octobre 2023. Le 11 mai 2022, Shireen Abu Akleh avait été atteinte d’une balle dans la tête, alors qu’elle couvrait une intervention musclée des forces israéliennes à Jénine, en Cisjordanie. Pourtant Shireen portait un gilet par balle flanquée du mot « PRESSE » censé lui éviter le tir du snipper israélien. Ce dernier n’a jamais été inquiété et la version officielle israélienne était tellement floue et peu crédible que personne ne voulait y croire.
Brillante reporter Palestinienne, Shireen couvrait pour Al Jazeera, en toute indépendance, les événements en Palestine depuis 1997. Malgré sa seconde nationalité américaine, Biden qui s’est rendu en Israël deux mois après l’assassinat, a catégoriquement refusé de recevoir les parents de la victime, afin de ne pas « embarrasser » Netanyahu, son hôte.
La défunte journaliste dérangeait-elle avec ses reportages, à ce point, l’État hébreux ?
Cette semaine, la guerre médiatique que mène Israël à l’encontre des Palestiniens s’est aussi étendue aux réseaux sociaux.
Le mardi 17 octobre, le compte Instagram d’un correspondant de Mondoweiss en Cisjordanie a été suspendu, tandis que le compte TikTok du média a été temporairement supprimé un jour.
D’autres utilisateurs d’Instagram ont signalé des restrictions sur leurs comptes après avoir posté sur la Palestine, y compris une incapacité à diffuser en direct ou à commenter les messages d’autres personnes. Et sur Instagram et Facebook (tous deux détenus par la même société, Meta), les hashtags liés au Hamas et à « Al-Aqsa Flood », le nom du groupe pour son attaque contre Israël, sont cachés à la recherche.
Des observateurs de la politique des médias sociaux ont critiqué la censure de Meta au motif qu’elles affectent indûment les utilisateurs palestiniens tout en accordant une marge de manœuvre aux populations civiles dans d’autres zones de conflit.
Par ailleurs, Elon Musk, patron de X (ex Twitter) a subi les foudres du commissaire européen au Numérique, sous prétexte de son soutien indirect à Hamas.
« Votre plateforme est utilisée pour diffuser des contenus illégaux et de la désinformation dans l’UE », prétend le Commissaire en question.
Et « la désinformation » israélienne qui tente de décrédibiliser la cause palestinienne et le droit des palestiniens à vivre en paix et en sécurité dans un État libre et souverain ?
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, accompagnée de la présidente du Parlement européen s’est envolée à Tel Aviv pour montrer patte blanche et dire à Netanyahu : « Votre Excellence, l’Europe est aux côtés d’Israël ».
No comment !
Article19.ma