Crise Hamas / Israël – Pourquoi le Dôme n’a pas bien fonctionné le 7 octobre? (Média)

La densité de l’attaque de roquettes du Hamas a mis en lumière une faille du bouclier antimissile israélien qui, face à une offensive de plusieurs centaines de roquettes par minute, ne serait pas aussi efficace qu’il le devrait.

Le renseignement israélien n’a rien vu venir, le mur n’a pas tenu et le Dôme de fer (Iron Dome), dernier rempart contre les tirs de roquettes a été incapable de faire face à l’offensive. Ce système de défense était pourtant réputé comme le bouclier ultime contre les roquettes qui viendraient frapper le territoire israélien, selon la chaîne BFMTV.

Entre le 7 et le 8 octobre, plus de 5000 tirs ont été lancés, note Elliot Chapman, expert du Proche-Orient pour la société de renseignement britannique Janes. Une grande majorité a atteint son but qu’il soit militaire ou civil.

+ Le Dôme qui en théorie est capable de détruire 97% des projectiles +

La densité de cette attaque a confirmé le talon d’Achille du système considéré comme l’un des plus efficaces de la planète: la saturation. Si le feu est trop nourri, le Dôme qui en théorie est capable de détruire 97% des projectiles, ne peut finalement pas tout intercepter.

Cette faille n’est pas une découverte. En mai 2021, le Hamas avait déjà réussi à mettre en défaut le système en tirant des milliers de roquettes, par vague de plusieurs centaines par minute. En mai dernier, un « dysfonctionnement » a permis d’intercepter seulement 24 projectiles sur une centaine tirée simultanément. Pour l’attaque du 7 octobre, le Hamas n’a fait que répéter cette méthode de saturation, mais en l’amplifiant.

Désormais, la question est de connaître les stocks de munitions du Hamas pour savoir si le feu peut se poursuivre avec la même intensité. Cette information stratégique est la grande inconnue.

+ Le Hamas devrait toujours disposer d’un arsenal substantiel de roquettes en réserve +

Le groupe a constitué ce stock depuis des mois avec l’aide de puissances étrangères comme l’Iran, mais aussi en fabriquant des engins low-cost. Des roquettes artisanales faites de tuyaux de canalisation ont été produits pour un coût dérisoire d’une centaine de dollars.

Pour arrêter, ou tenter d’arrêter, ces projectiles, le Dôme de fer utilise des missiles intercepteurs à 50.000 dollars l’unité. Un radar repère les roquettes et tire deux missiles d’interception pour les détruire. Pour économiser les tirs, une IA calcule la trajectoire des roquettes et ne détruit que celles qui vont frapper des zones habitées.

Ce système a été développé par Rafael Advanced Defense Systems en 2006 après une attaque de 4000 roquettes du Hezbollah dans le nord du pays. Il a coûté des milliards de dollars financé par l’entreprise avec l’armée israélienne et un financement américain d’environ 200 millions de dollars.

Conçu au départ pour intercepter les roquettes, l’Iron Dome a été modernisé pour abattre aussi des obus de mortier, des drones aériens et même des missiles de croisière. Une batterie coûte près de 50 millions de dollars. Il y en aurait une dizaine dans tout le pays.

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