Cette semaine, le think tank américain Middle East Institute (MEI) vient de publier une analyse sur les options du Maroc dans ses efforts visant à trouver rapidement une solution à la raréfaction des ressources en eau, due notamment à la sécheresse et aux changements climatiques. Deux choix s’offrent à lui en matière de technologie nucléaire de dessalement de l’eau, la russe ou l’américaine ou plutôt un mixte?
Lors du deuxième sommet Russie-Afrique du mois dernier (27-28 juillet) à Saint-Pétersbourg, le Maroc a fait un pas de plus vers la coopération nucléaire avec la Fédération de Russie en signant un accord avec une filiale de Rosatom, la société d’énergie nucléaire russe. Rosatom courtise Rabat avec raison. Le Maroc se trouve sur environ 73% des réserves mondiales de phosphate naturel, qui contiennent également environ 6,9 millions de tonnes d’uranium.
Rabat envisage une coopération avec Rosatom notamment dans le domaine du dessalement de l’eau de mer, un procédé très énergivore dont les coûts énergétiques prohibitifs empêchent actuellement sa généralisation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Alors que le Maroc et le reste de la région MENA sont déjà confrontés à des niveaux débilitants de pénurie extrême d’eau, un dessalement nucléaire abordable alimenté par l’uranium marocain pourrait constituer une partie importante de la solution pour fournir l’eau dont l’agriculture et la consommation humaine ont désespérément besoin.
Bien que la Russie ait pris l’initiative d’un partenariat avec le Maroc, les avancées récentes de la technologie nucléaire modulaire américaine ouvrent également la porte à un partenariat stratégique global avec les États-Unis sur la technologie nucléaire civile, dans le but de faire face à la pénurie d’eau et à d’autres impacts du changement climatique .
Le 27 juillet 2023, la société marocaine Water and Energy Solutions a signé un protocole d’accord (MoU) avec Rusatom Smart Utilities, filiale du géant russe de l’énergie nucléaire civile, Rosatom. L’accord vise à explorer le développement d’usines de dessalement d’eau au Maroc utilisant la technologie de Rosatom afin de fournir de l’eau pour l’agriculture, l’industrie et la consommation humaine. Ni la maison mère ni cette filiale de Rosatom ne font actuellement l’objet de sanctions américaines ou européennes. Formalisé en marge du deuxième sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, le protocole d’accord avance l’actualisation d’un mémorandum de coopération de 2017 , signé par le ministère marocain de l’Énergie avec Rosatom dans le cadre de l’accord de Rabat. Un engagement économique lent et prudent avec le Kremlin après la visite historique du roi Mohammed VI à Moscou en 2016. » (MEI)