Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a déclaré jeudi que la République islamique d’Iran se félicitait de la reprise et de l’élargissement des relations avec l’Égypte et le Maroc.
S’exprimant lors d’un événement à Téhéran pour marquer l’Aïd Al-Adha en présence de diplomates étrangers, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que le gouvernement d’Ebrahim Raïssi accordait la priorité aux relations avec les pays de la région et du monde musulman, selon le middleeastmonitor.com.
« Nous nous félicitons de l’expansion et de la normalisation des relations avec d’autres pays régionaux et musulmans, dont l’Egypte et le Maroc », a déclaré Amir Abdollahian, faisant référence à deux pays qui n’ont pas encore rétabli leurs relations avec l’Iran, ajoute la même source.
+ Enterrer la hache de guerre et raviver les liens +
Les frictions dans les relations Iran-Égypte remontent à 1979, lorsque l’Égypte est devenue le premier pays arabe à reconnaître Israël et à signer les accords controversés de Camp David.
Après la révolution de 1979, la décision du Caire d’accueillir le monarque iranien déchu, Mohammad Reza Pahlavi, et la décision de Téhéran de donner à une rue le nom de l’assassin de l’ancien président égyptien Anouar el-Sadate ont encore détérioré leurs relations.
Ces derniers mois, suite au rétablissement des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite, Téhéran et le Caire ont intensifié leurs efforts pour enterrer la hache de guerre et raviver les liens.
D’autre part, le Maroc a rompu ses liens avec l’Iran en mai 2018 en raison de ce qu’il a qualifié de soutien présumé de l’Iran au Front Polisario, cependant l’Iran a nié à plusieurs reprises l’allégation.
+ L’Iran suit la politique du « ni Est ni Ouest » +
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran se félicitait de la reprise des relations avec l’Égypte et le Maroc, tout en exprimant sa préoccupation face à la guerre civile en cours au Soudan.
Amir Abdollahian s’est empressé d’ajouter que l’Iran suit la politique du « ni Est ni Ouest » et accorde « une attention particulière » à l’expansion des liens avec les pays régionaux et musulmans.
Il a affirmé que les relations avec l’Ouest et l’Est doivent être basées sur « les bénéfices mutuels, la coopération et l’interaction ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères a en outre déclaré que l’Iran, l’Arabie saoudite et d’autres pays musulmans doivent jouer un plus grand rôle dans la région et dans le monde et « continuer à soutenir le peuple opprimé de Palestine ».
Il a reproché aux « ennemis du monde musulman » d’avoir « conçu des complots pour diviser les pays musulmans », citant l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie comme exemples.
+ Processus formel de rétablissement complet des relations avec l’Égypte +
Plus tôt ce mois-ci, le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Bahadori Jahromi, a déclaré que le président Raisi avait chargé le ministère des Affaires étrangères d’engager le processus formel de rétablissement complet des relations avec l’Égypte.
Jahromi a déclaré que l’Iran était prêt à reprendre des relations diplomatiques complètes avec le pays arabe, signalant la volonté de l’Iran de renforcer les relations avec les pays de la région au milieu de la vague de normalisation.
L’annonce est intervenue un jour après que le sultan d’Oman Haitham bin Tariq Al Said a rencontré le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, lors de sa visite de deux jours en Iran.