Par Ali Bouzerda –
Pourquoi « l’imagination» fait-elle défaut ? D’abord, il est inutile d’aborder ici les justifications techniques relatives à la flambée des prix du kérosène, la guerre d’Ukraine qui emboîta le pas, comme par hasard, à la pandémie du Covid-19. Une pandémie avec des conséquences socio-économiques désastreuses, notamment pour les pays en voie de développement. Aussi, on laissera de côté, l’approche à adopter dans un marché concurrentiel en haute saison, à savoir celui du transport aérien en ne perdant pas de vue, bien évidemment, que les clients de la RAM sont égaux et que le transporteur aérien ne peut pas faire de « discrimination » en baissant le prix d’un billet pour un voyageur marocain et vendre un autre plus cher à un client aux yeux bleus ou bridés.
D’ailleurs, par le passé et pour rappel, la RAM a perdu un procès aux Pays-Bas, suite à une plainte d’une cliente Hollandaise.
Bref, tout ça on le sait et nos Marocains résidant à l’étranger (RME) en sont conscients, mais il y a bien un « mais »…
Celui ou ceux qui gèrent la RAM ont l’obligation en « temps de crise » ou dans des circonstances post-Covid-19 de trouver les solutions adéquates aux problèmes de nos concitoyens à l’étranger, notamment aux USA et au Canada. En Amérique du Nord, le billet d’un aller-retour Montréal – Casablanca est passé de l’équivalent de $800 dollars à $1600, voir $2000 par personne. En d’autres termes : notre MRE doit trouver deux millions de centimes pour venir voir ses parents et sa petite famille à la veille de Aïd Al-Adha.
Maintenant, supposons qu’il va voyager avec son épouse et ses deux enfants, combien doit-il payer? Et combien doit-il dépenser durant son séjour au Maroc, sans oublier les cadeaux et autres « sweeties » du Père Noël qu’attendent impatiemment les cousins et cousines, etc… Notre cher MRE doit disposer d’un « budget défense » pour passer un agréable séjour dans « le plus beau pays du monde », comme nous le serinait Mme Fathia Bennis quand elle était à la tête de l’ONMT durant la période 2000 – 2005.
Et pour rafraîchir la mémoire des décideurs : un bon paquet d’argent, soit $11 milliards (109 milliards DH) a été transféré au Maroc par les MRE. C’est un important transfert financier qui a renforcé « le matelas » en devises de Bank Al-Maghrib, bien évidemment. Nul besoin de rappeler à Mister Abdelhamid Addou, PDG de Royal Air Maroc depuis 2016, que pendant la pandémie du Covid-19 et au moment où l’économie du royaume était paralysée pendant deux ans, les MRE, malgré toutes les difficultés ont sacrifié leurs petites économies pour maintenir leurs soutiens financiers à leurs familles laissées derrière eux au Maroc. Un filet social de solidarité dont se vante souvent Ssi Aziz Akhannouch devant la Parlement, comme si c’était là un exploit gouvernemental indiscutable.
La question qui se pose : que fait Ssi Aziz avec la RAM sous sa tutelle en faveur de nos MRE au Canada, aux États-Unis et ailleurs… en ces temps exceptionnels et difficiles ?
Une petite idée au passage – puisque le manager de la RAM a d’autres chats à fouetter, semble-t-il – pourquoi ne pas faire appel aux ONG marocaines et associations de la société civile afin de passer des accords via des partenariats pour aider les familles nombreuses des MRE à bénéficier de « prix exceptionnels » à la veille de la fête de l’Aïd et des vacances d’été ? Il y avait « un précédent » lors de la crise de Covid-19, n’est-ce pas ?
Ainsi, la RAM évitera en toute légitimité le quiproquo éventuel de « la discrimination » et « fidélisera » ses concitoyens au lieu de les laisser tirer à boulets rouges sur « les prix » et « les services » de ce transporteur aérien, symbole de fierté nationale et de souveraineté.
À bon entendeur, salut!