Podcast Article19 – Sheikh Abou Hafs estime nécessaire les réformes de la Moudawana et du code pénal (Audio)

Dans une interview acciordée à Article19, Sheikh Mohamed Abdelouahab Rafiki, alias Abou Hafs, estime nécessaire les réformes de la Moudawana (code de la famille) et du code pénal, notamment, dans ses volets liés aux libertés individuelles, eu égard aux mutations qu’a connues la société marocaine durant les 20 dernières années.

Question : Quel bilan depuis l’adoption de la Moudawana en 2004?

« 20 ans après la mise en œuvre de la Moudawana, il est tout à fait normal qu’il soit soumise au débat, car elle a été expérimentée durant deux décennies qui ont montré ses réussites et ses limites. Il s’agit en tout cas d’une œuvre et d’un effort exposés à la réussite et à l’échec dans certains de ses aspects », a souligné Sheikh Rafik dans le cadre de l’interview 3 questions et 3 réponses.

En ce sens, il a rappelé que le discours royal du 30 juillet 2022 a relevé plusieurs problèmes liés soit au texte soit à l’application de ses dispositions.

Pour Abou Hafs, « à titre d’exemple, la question du mariage des filles mineures est un problème lié à l’application du texte qui autorise le juge à permettre, dans des cas exceptionnels, le mariage de la mineure, sauf que le caractère exceptionnel est devenu une norme. Ce n’est pas le seul problème, il y en a d’autres comme ceux relatifs à la tutelle, à la garde des enfants, à l’héritage, à la filiation… des questions que toute actualisation ou réforme doit prendre en compte ».

2- Qu’esperez-vous des amendements en cours du Code pénal ?

Concernant le projet de code pénal, Sheikh Rafik estime « tout à fait normal d’aspirer à mieux », estimant que « le plus grand problème est lié aux libertés individuelles auxquelles il est nécessaire de trouver des solutions juridiques ».

3- Que pense-vous du débat sur les relations consensuellles dans une société conservatrice comme le Maroc?

Selon Sheikh Rafiki: « Il ne s’agit pas, bien sûr, de proposer un texte sans un consensus préalable. Je pense que si le projet instaure une séparation entre les espaces privés et les espaces publics, et n’incrimine aucun acte (sexuel) consenti dans les espaces privés, je ne pense pas que cela poserait problème ou ferait l’objet d’opposition, car logiquement cette question relève des libertés individuelles ».

Article19.ma