Les minerais stratégiques et critiques sont devenus incontournables dans la promotion de la souveraineté industrielle et la réalisation du développement. La forte demande de ces minerais à travers le monde ajoute à l’importance grandissante de ces minerais dans les stratégies de développement industriel et la souveraineté des Etats.
Le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) a organisé, dans ce contexte, le 29 mars 2023, une rencontre pour présenter les conclusions de son avis portant sur « Les minerais stratégiques et critiques contributeurs à la souveraineté industrielle du Maroc».
Il a ainsi proposé plusieurs recommandations à même de contribuer à la réalisation des ambitions nationales affichées en matière de transition énergétique, d’industrialisation, de numérisation ainsi que dans d’autres projets stratégiques pour la transition vers un nouveau modèle de développement.
L’avis du Cese en la matière s’inscrit dans une perspective prospective du système des minerais stratégiques et critiques et de son impact sur le processus d’industrialisation et la dynamique de développement dans sa globalité au Maroc.
Dans cet avis, le Conseil Économique Social et Environnemental a révélé un certain nombre d’obstacles entravant le développement d’un écosystème des minerais stratégiques et critiques, en particulier en matière d’importation et de valorisation. Il s’agit, entre autres, de :
• L’existence d’un modèle essentiellement tourné vers l’export de concentrés et de produits bruts (hors phosphates et cobalt principalement) avec une faible synergie avec le secteur industriel ;
• Une forte dépendance aux importations pour la plupart des minerais ;
• La concentration géographique des fournisseurs pour de nombreux minerais critiques notamment dans des pays connaissant des revirements politiques et géostratégiques ;
• La faible part du recyclage et de la valorisation des déchets dans les secteur minier et industriel ;
• Des obstacles à caractère transverse à l’ensemble du secteur minier comme la taille (moyenne et petite) des gisements à l’exception des phosphates, l’absence d’incitations fiscales spécifiques aux activités minières, la lourdeur et la complexité des procédures de gestion du patrimoine minier, ainsi que les difficultés liées à l’accès à un financement adapté notamment pour TPE et les PME opérant dans le secteur minier (sociétés juniors)
• La non publication, de la part des autorités publiques, d’une liste officielle des minerais stratégiques et critiques pour notre pays.
Partant du diagnostic réalisé, le CESE propose une liste exploratoire (liste 1.0) comprenant 24 minerais stratégiques et critiques pour notre pays tenant en compte la conjoncture nationale, les capacités minières ainsi que les orientations et choix sectoriels qui seront faits par notre pays notamment dans le cadre du nouveau modèle de développement.
Par ailleurs, le CESE a formulé plusieurs recommandations permettant de relever cinq défis majeurs ; à savoir :
1. Encourager l’exploration minière ;
2.
Sécuriser et diversifier les sources d’importation des minerais stratégiques et critiques et constituer des stocks stratégiques de sécurité minière en vue de répondre aux besoins de développement et de souveraineté ;
3. Renforcer la valorisation nationale de ces minerais à travers l’institutionnalisation systématique de la coordination et des synergies entre les acteurs du secteur minier et du secteur industriel en veillant à mettre place des mécanismes de financement et des incitations fiscales adaptés pour assurer un meilleur positionnement du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales y afférentes ;
4. Encourager la recherche et développement ainsi que les activités industrielles relatives au recyclage et la recherche d’alternatives aux minerais stratégiques, notamment à travers l’industrialisation de matériaux innovants ;
5. Veiller, parallèlement, au respect les engagements sociaux et environnementaux et à l’inclusion la population dans les projets d’exploitation minière.
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