Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) a révélé, ce vendredi 17 mars, les détails du meurtre d’un policier dans l’exercice de ses fonctions près de Casablanca.
Un meurtre qui a exigé une enquête rigoureuse et minutieuse de la part des services de sécurité, notamment les équipes spécialisées du BCIJ.
Lors d’une conférence de presse au siège de Salé, le Directeur général du BCIJ, Habboub Cherkaoui a affirmé que les trois suspects étaient des extrémistes qui ont « prêté allégeance à l’organisation terroriste « ISIS » (Daech). Le principal accusé a 31 ans et le deuxième 37 ans. Ces deux-là sont impliqués directement dans le meurtre du policier, tandis que le troisième, âgé de 50 ans, s’est chargé de faire disparaître les traces du crime… » .
Pour rappel, le défunt policier dans l’exercice de ses fonctions a été assassiné, au début du mois dans des circonstances mystérieuses, dans la périphérie de Casablanca et son corps et sa voiture ont été incendiés. Par ailleurs, son arme de service et ses menottes avaient disparus.
« L’arme du policier, cinq cartouches et les menottes ont été récupérés par les enquêteurs, et ce après l’arrestation des trois suspects », a souligné M. Cherkaoui. Il a précisé que l’enquête est toujours afin de n’épargner aucune piste qui pourrait éclairer les enquêteurs.
Le patron du BCIJ a tenu à souligner l’apparition du phénomène de « la radicalisation express » (التطرف السريع) via le Dark Net et autres plateformes électroniques diffusant à longueur de journée de la propagande jihadiste. Les trois Daechistes impliqués dans le meurtre du policier en sont bien l’illustration concrète car « ils ont été radicalisés en une période record d’un mois et demi », note-t-il.
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Les responsables du BCIJ qui se sont exprimés lors de cette rencontre avec les médias nationaux et internationaux sont catégoriques sur le fait que « le mobile du crime était en fait de s’approprier l’arme du policier afin de mener des attaques terroristes contre des établissements bancaires » .
Après avoir échoué de rejoindre Daech au Sahel par manque de moyens financiers, les trois suspects auraient changé de plans et de stratégie…
Le défunt policier aurait été au mauvais endroit et au mauvais moment, car il se trouvait dans « un secteur cible » du projet d’attaque des trois criminels, selon les enquêteurs.
L’assassinat du policier coïncidait avec « un autre projet terroriste imminent à Safi et qui a été avorté récemment », affirme-t-on.
Les responsables du BCIJ n’ont pas donné de détails pour l’instant sur l’arrestation du « suspect de Safi ».
M. Cherkaoui à fait l’éloge de la vigilance des services de sécurité marocains et les succès dans la neutralisation des différentes tentatives terroristes dont le Royaume a été cible depuis le 11 septembre 2001.
« Grâce à la vigilance du BCIJ et des autres services de sécurité, on a pu neutraliser 99% des tentatives terroristes visant notre pays », a rappelé le porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Boubker Sabik.
Il y a eu des attaques de « loups solitaires » comme le meurtre par des Daechistes de deux touristes scandinaves dans l’Atlas en décembre 2018, mais ce sont des cas isolés, note-t-on.
« Le Maroc poursuit une stratégie de sécurité proactive qui protège contre les risques extrémistes potentiels… », relève M. Cherkaoui, en ajoutant que le Maroc coopère avec les différents services européens, américains et africains dans cette lutte contre les terroristes de Daech, Al Qaeda et autres…
Et d’ajouter : « Plus de 218 cellules terroristes ont été démantelées au Maroc depuis 2002, dont 85 cellules liées à Daech. Le BCIJ, depuis sa création en 2015, a permis l’arrestation de 1.400 terroristes ».
En d’autres termes, la vigilance se poursuit sans relâche.
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