Le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Kenji Okamura a examiné l’évolution sociale en Mauritanie et « les risques » qui pèsent sur l’économie de ce pays nord-africain, lors de sa version en fin de semaine à Nouakchott.
M. Okamura a annoncé que : « Dans le cadre de nos discussions, nous avons examiné l’évolution économique récente en Mauritanie et les risques qui pèsent sur l’économie. J’ai félicité les autorités de leur riposte résolue à la pandémie de Covid-19, qui, alliée à un soutien financier international conséquent, a placé la Mauritanie sur la voie de la reprise », selon un communiqué du FMI.
Pour rappel, ce déplacement fait suite à l’approbation par le conseil d’administration du FMI, le 25 janvier 2023, d’accords d’une durée de 42 mois en faveur de la République islamique de Mauritanie, portant sur un montant d’environ 86,9 millions de dollars, au titre du mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit.
+ Le déficit du compte courant a doublé pour atteindre 16,4 % du PIB en 2022 +
Cependant, d’après M. Okamura « une confluence de chocs, notamment la guerre en Ukraine et les tensions régionales, a réduit la marge de manœuvre des pouvoirs publics, alors que la Mauritanie doit encore faire face à des besoins considérables en matière de développement humain et d’infrastructures. La flambée des prix internationaux des produits de base a entraîné des pressions inflationnistes et provoqué une insécurité alimentaire ».
« Les fluctuations de ces prix ont également dégradé la position extérieure de la Mauritanie.
Selon des données préliminaires, le déficit du compte courant a doublé pour atteindre 16,4 % du PIB en 2022, sous l’effet des pressions sur les prix internationaux des denrées alimentaires et de l’énergie et de la baisse des cours du minerai de fer ».
À noter que : « À fin 2022, les réserves internationales sont tombées à 1,9 milliard de dollars, contre 2,3 milliards à fin 2021. Une accélération de la croissance est attendue, à 5,3 % en 2022, principalement tirée par la reprise du secteur extractif. Après avoir atteint un pic de 12,7 % en octobre 2022, l’inflation a décéléré à 10,3 % en janvier 2023, en résultat de la politique monétaire restrictive menée par la Banque centrale de Mauritanie (BCM) », précise la même source.
+ Nécessité d’une discipline budgétaire pour contenir l’inflation +
L’envoyé du FMI a évoqué le lancement du programme économique des autorités, qui sera appuyé par le FMI, dit-il, et leur ferme engagement à le mettre en œuvre. « Le programme de réforme économique de la Mauritanie, appuyé par des accords avec le FMI d’environ 87 millions de dollars, vise à préserver la stabilité macroéconomique, à renforcer les cadres de politique budgétaire et monétaire, à consolider les bases d’une croissance durable et inclusive et à réduire la pauvreté », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « Nous avons également discuté de la nécessité de préserver les investissements dans les infrastructures et les dépenses sociales afin de parvenir à une croissance plus élevée et plus verte. Cette stratégie doit respecter une discipline budgétaire pour contenir l’endettement. Le maintien d’une politique monétaire restrictive, en étroite coordination avec l’exécution du budget, contribuera à réduire l’inflation ».
Par ailleurs, il a affirmé avoir souligné « l’importance d’une exécution résolue des réformes structurelles, notamment l’amélioration de la gouvernance, de la transparence, de l’environnement des affaires et de l’inclusion financière, ainsi que l’atténuation des défis liés au changement climatique ».
Le message est claire et a été reçu 5/5 par Nouakchott, note-t-on.
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