La dernière ONG de défense des droits humains vient d’être dissoute par les autorités algériennes. Il s’agit de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), a-t-on appris ce mardi.
Le tribunal administratif d’Alger, sur requête du ministère de l’Intérieur, avait prononcé cette dissolution le 29 juin 2022, lors d’un procès tenu en l’absence de la LADDH et sans qu’elle soit informée ni des accusations à son encontre, ni de l’énoncé du jugement, la privant de son droit à la défense. En effet, ce n’est que par les réseaux sociaux que la LADDH a appris sa dissolution vendredi 20 janvier 2023.
Selon le Forum social Maghreb, la dissolution de la LADDH, qui s’ajoute à celle de l’association RAJ (Rassemblement Actions jeunesse) le 13 octobre 2021 –toutes deux membres du Comité du Forum Social Maghreb –, s’inscrit dans la suite de la répression que subissent des défenseurs des droits de l’Homme, celles et ceux qui bravent, par leurs multiples expressions, les interdits et l’arbitraire du pouvoir autoritaire algérien.
La LADDH, tout comme RAJ, sont réprimés pour leur engagement auprès des millions de citoyens et citoyennes qui manifestent pour la démocratie, la liberté, la dignité et pour l’unité des peuples du Maghreb.
Dans un communiqué rendu public, le Comité de suivi du Forum Social Maghreb :
– condamne avec vigueur la dissolution de la LADDH, ainsi que les procédés répressifs qu’elle a subis, en totale violation des dispositions réglementaires et des traités internationaux ratifiés par l’Etat algérien ;
– dénonce cette décision qui dévoile la volonté manifeste du pouvoir de mettre au pas la société civile et d’asphyxier toute voix discordante ;
– réclame l’annulation pure et simple de cette décision arbitraire, et la remise en liberté inconditionnelle de l’ensemble des détenus politiques et d’opinion ;
– appelle à une large mobilisation de solidarité pour l’annulation de la dissolution de la LADDH et de RAJ ainsi que pour la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, des journalistes, des blogueurs, des activistes du Hirak…
– réaffirme sa solidarité avec la LADDH et ses militants injustement emprisonnés, avec toute la société civile algérienne, ses militants des droits de l’Homme, pour les droits des femmes, pour la démocratie, la liberté, la dignité, et pour un Maghreb des peuples uni et démocratique.
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