[Billet] – L’homme qui illuminait les vernissages de sa présence, n’est plus

Par Nabyl Lahlou


Le grand peintre Karim Bennani dont les œuvres demeurent un plaisir pour l’œil et une fête pour l’esprit, à été mon premier véritable mécène en ayant mis, gracieusement, et pendant plusieurs jours, sa précieuse galerie de peintures, ornée de ses précieux tableaux, à la disposition du tournage deplusieurs scènes de mon premier film AL KANFOUDI.

C’était en mars 1978. Il avait 42 ans, et moi, aujourd’hui, j’entame mes 78 ans, dans l’espoir de pouvoir continuer à créer jusqu’à mon décès, comme l’a fait Karim Bennani durant sa longue vie de créateur, jusqu’à ce que sa santé décline, l’empêchant d’illuminer de sa belle présence les vernissages et les expositions auxquelles il était convié, et qu’il honorait toujours, et toujours en présence de sa femme, la mère de ses deux enfants, deux grands et talentueux artistes: Jamil et Mounia.

L’homme qui ne passait jamais inaperçu, lors des expositionset des vernissages, se faisait pourtant si discret, lors des exportions de ses propres œuvres, célébrées à chaque comme de grands événements culturels.

Amoureux du théâtre, Karim Bennani ne rata jamais, tant qu’il le pouvait, une seule représentation des mes pièces de théâtre, et ce depuis 1970. Et si nous ne sommes plus revus, depuis l’avènement du triste et lugubre COVID qui emporta tant d’artistes de chez nous, son lumineux sourire et son éclatant et contagieux rire demeureront toujours présents en moi, empreint de sa belle humidité.

Né en 1936, Karim Bennani nous quitte le 2 janvier 2023.

Il y a deux ans, j’ai rêvé que ma mort aura lieu en 2023.

Combien de jours, ou peut être de mois, séparent ma mort de celle de Karim Bennani, mes ennemis et mes détracteurs ont jusqu’au 31 décembre 2023 pour le savoir.

Rabat 3 janvier 2023

Article19.ma