Par Ali Bouzerda
Selon un proverbe japonais : « On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite ». Et pour cause, en grimpant les marches, une à une vers la gloire, les Lions de l’Atlas ont vu des obstacles physiques et techniques surgir à des moments cruciaux. In fine, ils se sont inclinés devant les Bleus et les Croates pour des raisons évidentes car ils jouaient à 60% de leur capacité physique, abstraction faite de « l’injustice » commise par les arbitres Mexicain et Qatari…
L’ascension vers le podium des vainqueurs a été interrompue malheureusement, ce samedi 17 décembre 2022, mais la marche vers de futures victoires internationales a bien été initiée à Doha.
Pour la première fois dans l’histoire des Lions de l’Atlas, le Maroc a décroché haut la main la reconnaissance mondiale avec unanimité pour ses exploits incroyables. À la Une, le Washington Post, le New York Times au moment où la BBC World News a ouvert son principal JT de la soirée avec l’éloge du Maroc et de ses « gladiateurs » des temps modernes. Un fait très rare et qui n’a pas de prix quand on connaît bien les leaders d’opinion anglo-saxons.
Ainsi, l’image du Maroc à l’international a bénéficié amplement des victoires des Lions de l’Atlas via les couvertures médiatiques dans les quatre coins de la planète. Même « les méchantes controverses » déclenchées par des politiciens en France, Belgique et Hollande ont contribué à hisser le prestige de notre pays et du continent africain avec.
« Maintenant tout le monde sait de quoi sont capables les marocains et où se trouve le Maroc sur la carte du monde… dorénavant, les touristes américains ne confondront plus Morocco avec Monaco… », relève un homme d’affaires américain, dans une allusion à l’ignorance de certains.
« Les victoires de l’équipe marocaine ont agréablement surpris le monde politique et non exclusivement sportif… on va s’en souvenir pendant des années… », ajoute-t-il.
À dire vrai, la reconnaissance internationale des compétences et savoir-faire de nos jeunes sportifs n’est pas tombée du ciel. C’est un plan de travail bien planifié, peaufiné et exécuté avec abnégation, persévérance, esprit d’équipe et beaucoup de sueur.
Face à des adversaires qui jouaient avec 100% de leur capacité physique, les Lions de l’Atlas ont été obligés de déployer une véritable « résistance », à commencer par « la perle rare » qu’est le gardien de but, Yassine Bounou. Il faut aussi souligner le rôle majeur de l’entraîneur Walid Regragui, qui grâce à sa patience et sa clairvoyance, a mis sur pied une équipe cohérente, soudée et motivée qui a réussi à vaincre des équipes fortes du vieux continent comme celle des Diables Rouges.
Rappelons que les premiers clubs belges ont vu le jour vers la fin du XIXème siècle. Et la coupe de Belgique a été organisée en 1911/1912, soit plus d’un siècle d’histoire.
In fine, les Lions de l’Atlas ont réalisé « un exploit historique » qui devrait inspirer nos nouvelles générations sur tous les plans et non sportif uniquement.
Certains diront : « mais tout ça n’est qu’un jeu où le talent et la chance sont décisifs ». La réponse est simple : bien évidemment que la chance accompagne ceux qui travaillent dur et non pas autrement.
Quant au talent, Jacques Brel, le célèbre poète belge, auteur et compositeur de chansons immortelles, répondit un jour à un journaliste en ces termes : « Je suis convaincu d’une chose : le talent, ça n’existe pas. Le talent c’est d’avoir envie de faire quelque chose, et je crois que l’envie de réaliser un rêve c’est du talent… Tout le restant, c’est de la sueur, de la transpiration et de la discipline. Je suis sûr de ça …».
Ainsi, et pour avancer au rythme de la globalisation et des nouvelles technologies qui creusent chaque jour davantage l’écart entre les pays riches et les pays émergents comme le Maroc, il n’y a pas de courts chemins. Seule « la sueur » et « la discipline » à tous les échelons de la société sont nécessaires et incontournables. Il y a urgence.
Et afin de pouvoir tenir le rang de « leader africain », non pas dans le football seulement, mais dans d’autres domaines de la vie, il faut s’inspirer de Walid Regragui dans son aventure au Qatar.
D’ailleurs, en toute humilité et en totale rupture avec la langue de bois des « violonistes » de nos jours, Walid Regragui a dit : « Le Maroc a perdu cette demi-finale, mais il a gagné le respect du monde entier. Gagner une Coupe du monde, il va falloir travailler, encore travailler… mais on n’est pas loin ».
« Le travail », un mot d’ordre sacré dans des pays devenus des modèles de développement, et ce malgré leurs faibles ressources naturelles, comme le Japon, la Corée du Sud et Singapour…
In fine, il va falloir s’atteler sérieusement et honnêtement au travail, et surtout trouver du travail aux jeunes coûte que coûte car il n’y a pas de « secrets » ni de « clefs magiques » en ces temps difficiles et incertains…
À bon entendeur salut!