Islam – La plus haute juridiction administrative française confirme l’expulsion du Marocain Iquioussen aujourd’hui introuvable en France

Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, a confirmé, mardi, l’expulsion vers le Maroc de l’imam Hassan Iquioussen, accusé par le gouvernement français de promouvoir la haine, mais ce dernier serait introuvable en France où il est désormais inscrit au fichier des personnes recherchées, selon les médias de l’hexagone.

« Le juge des référés du Conseil d’État estime que les propos antisémites (d’Iquioussen), tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion », a déclaré l’institution dans un communiqué, au sujet de l’imam. « Il considère par ailleurs que cette décision ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à la vie privée et familiale de M. Iquioussen », ajoute-t-il.

« Pour ces raisons, le juge des référés du Conseil d’Etat annule l’ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Paris et rejette la demande de suspension de l’expulsion présentée par M. Iquioussen ».

+ « C’est une grande victoire pour la République » +

Pour sa part, le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’est félicité de cette décision sur Twitter. « C’est une grande victoire pour la République », a-t-il affirmé, indiquant que l’imam Iquioussen « sera expulsé du territoire national ».

Mais en début de soirée, les policiers venus l’interpeller à son domicile, à Lourches, près de Valenciennes (Nord) ne l’ont pas trouvé, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP. Considéré comme en fuite, il est désormais inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a-t-on ajouté de même source en évoquant l’hypothèse que le prédicateur soit en Belgique.

Accusé par le gouvernement français de promouvoir la haine et de constituer une menace pour la société française, le prédicateur d’origine marocaine, âgé de 58 ans mais qui n’a jamais demandé la nationalité française, est visé par un arrêté d’expulsion signé fin juillet par le ministre de l’intérieur qui avait fait appel de la décision du tribunal administratif de suspendre l’expulsion devant le Conseil d’État.

L’avocate de l’imam, Lucie Simon, a réagi sur Twitter en estimant que cette décision symbolisait « un État de droit affaibli » et déploré « un contexte alarmant de pression de l’exécutif sur le judiciaire ».

« Le combat judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement, et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la Cour européenne des droits de l’homme », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, la Cour européenne des droits de l’homme avait refusé de suspendre l’expulsion début août, expliquant qu’elle n’accordait des mesures provisoires de suspension qu’à « titre exceptionnel », lorsque le requérant était exposé à « un risque réel de dommages irréparables ».

Article19.ma