Alerte – Les feux de forêts dans le Rif ont fait de « nombreux morts » parmi l’espèce menacée des macaques de barbarie (Mongabay)

Les feux de forêts qui ont ravagé ces dernières semaines les montagnes du Rif pendant plusieurs jours ont, en plus d’avoir détruit plusieurs villages, auraient aussi fait des morts parmi la population des macaques de Barbarie, une espèce menacée.

Selon le site Mongabay, une plate-forme d’information basée aux Etats-Unis à but non-lucratif dédiée aux questions environnementales, les incendies ont également affecté la faune de la réserve de Bouhachem, qui abrite plusieurs espèces inscrites sur la liste rouge des animaux menacés de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme les tortues grecques (Testudo graeca), le cerf berbère (Cervus elaphus barbarus), récemment réintroduit dans la réserve, et la paruline de Dartford (Sylvia undata) et l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), des oiseaux considérés comme rares dans la région et fortement menacés.

+ Sur les 4.000 singes de cette espèce vivant dans cette forêt, 23 ont été retrouvés morts, tués par le feu +

L’espèce la plus connue à Bouhachem est le macaque de Barbarie (Macaca Sylvanus), la seule espèce de primate qui subsiste en Afrique du Nord. À l’exception d’une population restante de 300 individus à Gibraltar, ce macaque ne se trouve que dans la réserve de Bouhachem et la région des montagnes de l’Atlas en Algérie. Ils sont une attraction importante pour les visiteurs de Bouhachem, générant des revenus pour les communautés locales, souligne, par ailleurs, Mongabay.

Selon l’ONG britannique pour la préservation des macaques, qui est présente dans le Rif marocain (BMACRif), sur les 4.000 singes de cette espèce vivant dans cette forêt, 23 ont été retrouvés morts, tués par le feu, a indiqué Said Siân, membre de l’ONG, ajoutant qu’il craignait que le nombre des macaques soit beaucoup plus important.

L’ONG (BMCRif) estime que des centaines de macaques de Barbarie pourraient avoir péri dans l’incendie.

« De nombreux témoins oculaires ont vu plusieurs macaques fuir les flammes », a déclaré à Mongabay le président du BMCRif, Ahmed El Harrad. « Nous craignons que des centaines de macaques de Bouhachem aient été tués ou mourront des suites des brûlures et des dommages causés par la fumée à leurs poumons. La plupart de leurs sources de nourriture ont disparu et ne se régénéreront pas complètement avant qu’il ne pleuve, espérons-le en septembre ou octobre ».

+ Les incendies ont forcé plus de 33.000 personnes à fuir leurs habitations +

Le feu est également venu à bout d’épaisses couches de feuilles mortes et des sous-bois, dont les macaques dépendent pour se nourrir pendant les mois de vaches maigres. Et bien que les chênes de Bouhachem semblent avoir survécu à l’incendie, ils ne produiront pas de fruits ou de noix en masse cette année, a indiqué Siân Waters, une conseillère de BMAC, à Mongabay.

« La faine (fruit du hêtre) constitue une part très importante du régime alimentaire des macaques à Bouhachem et c’est ainsi que les macaques prennent du poids pour se préparer à l’hiver, qui peut être très froid dans le Rif », a-t-elle ajouté.

Du fait du changement climatique autour de la Méditerranée, selon Waters les incendies sont devenus endémiques et les chutes de neige sont devenues inhabituelles à Bouhachem alors que la période sèche pendant l’été est devenue beaucoup plus longue.

En juillet dernier, des températures record atteignant 47 ° Celsius ont provoqué des feux de forêts dans tous les pays du pourtour méditerranéen. Les incendies ont forcé plus de 33.000 personnes à fuir leurs habitations, des villes entières de l’ouest de l’Espagne ont été évacuées. Plus de 280 personnes sont mortes au Portugal et en Espagne, la plupart à cause de la vague de chaleur.

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