Des réductions à partir du 1er septembre. La compagnie multi-énergies mondiale TotalEnergies, sous pression par l’exécutif en France, renforce ses actions pour soulager le portefeuille de ses clients et espère ainsi éviter la menace d’une taxe sur les «superprofits», brandie par plusieurs groupes politiques, a rapporté Le Figaro.
Le groupe a annoncé un «programme massif de réduction des prix des carburants», qui complète son dispositif déjà en place depuis quelques mois, dans un communiqué publié vendredi.
Dans le détail, TotalEnergies accordera dans toutes ses stations de France, du 1er septembre au 1er novembre, une remise de 20 centimes au litre, complémentaire avec celle accordée par le gouvernement. En métropole, donc, la réduction grimpera à 38 centimes par litre, menant à une baisse des prix de 15 euros sur un plein de 40 litres, par exemple.
Entre novembre et décembre, la baisse sera toujours en place mais deux fois moins importante, s’élevant à 10 centimes seulement. Ces réductions s’appliqueront «dès le premier litre acheté, sans limite de montant, pour tous les carburants pétroliers vendus en stations», précise l’entreprise.
+ Protéger le portefeuille des ménages +
Interrogé sur BFMTV, le ministre de l’Économie et des Finances s’est félicité de l’annonce de TotalEnergies, saluant «le sens de responsabilité» de l’entreprise. Des «discussions intenses» menées avec l’énergéticien ont permis de le convaincre, a expliqué Bruno Le Maire, qui s’est réjoui d’une décision redonnant du pouvoir d’achat directement aux ménages : «Je préfère mille fois de l’argent pour les Français à une taxe pour le trésor public», a-t-il dit.
Cet engagement prend place moins d’un mois après un renforcement de la remise accordée par TotalEnergies, passée, fin juin, de 10 à 12 centimes, souligne le journal électronique.
Cependant cet effort, limité aux seules stations proches des autoroutes, avait été jugé insuffisant, tant par le gouvernement que par les élus de l’Assemblée nationale, qui ont longuement débattu, à l’occasion de l’examen du projet de loi sur le pouvoir d’achat, de l’opportunité d’instaurer une taxe sur les profits réalisés par les géants de l’énergie depuis quelques mois.
S’il se montrait réticent, l’exécutif ne fermait pas totalement la porte à cette piste, la brandissant comme une menace afin de pousser les entreprises concernées à en faire plus pour protéger le portefeuille des ménages : «Nous leur demandons de faire un effort. Je pense en particulier à Total et à CMA CGM. Elles ont pris des premiers engagements. Doivent-elles faire plus ? Oui, certainement. Nous ferons les comptes lors du projet de loi de finances 2023», avertissait le patron de Bercy, Bruno Le Maire, dans un entretien au Monde, cette semaine. Cette annonce de TotalEnergies n’est donc pas dénuée d’intérêt pour l’énergéticien, qui espère apaiser la colère des parlementaires des oppositions.
L’entreprise ne s’en cache d’ailleurs pas : «Avec ce programme massif de réduction des prix dans nos stations, nous espérons que cet engagement dans la durée, qui sera entendu par nos clients, le sera également par la représentation nationale», a commenté son PDG, Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.
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