Nécrologie – Le Doyen des journalistes marocains, Abdallah Stouky a tiré sa révérence

Il nous a quitté après une longue maladie. C’est avec une profonde douleur que la presse marocaine vient d’apprendre la disparition, ce mardi 12 juillet à Rabat, le grand journaliste et intellectuel marocain Abdallah Stouky.

Selon ses proches, l’enterrement est prévu, demain mercredi au cimetière Al Chouhada de Rabat, après la prière de Dhohr.

+ Aussi poétique que réaliste et visionnaire, le Grand Abdallah est pétri de culture inépuisable +

Natif de Marrakech, ce septuagénaire avait appris le journalisme dès son jeune âge, sur le tas loin des écoles et instituts. Ses débuts étaient avec la presse partisane, celle du parti communiste marocain en particulier, puis dans les revue Lamalif et Souffles – – publications de grande valeur frappées par la foudre du pouvoir des années de plomb – – en passant par diverses fonctions à la MAP, avant de prendre la direction de divers journaux en arabe et en français.

En 1978, il crée les quotidiens « Al Maghreb », en langue française et Al Mithaq al Watani en langue arabe, deux organes du Rassemblement National des Indépendants (RNI), lancés en même temps que le parti.

« En éditeur visionnaire », il a lancé plusieurs auteurs, aujourd’hui, de renom. En effet, sa maison d’édition publiera en 1981, les oeuvres de Mohammed Khaïr-Eddine, nous rappelle notre collègue Souad Mekkaoui.

Militant au sein du parti communiste marocain, « le journaliste désintéressé et de grande culture était le premier à se battre pour améliorer les salaires des journalistes qui travaillaient avec lui », souligne-t-elle.

« Le Grand Abdallah Stouky, aussi poétique que réaliste et visionnaire », s’est acquitté de plusieurs missions qu’il a accomplies brillamment en tant que chef et attaché de Cabinets ministériels, collaborateur d’un premier ministre, dirigeant de groupes de presse et ancien président de l’Assemblée générale de l’Union de la presse francophone », ajouta-t-elle.

Homme de position, l’intellectuel de haute volée a tout lu et continue d’être à l’affût de toute nouvelle parution même de son lit aménagé pour qu’il ait ses livres à portée de main. « D’un humanisme singulier et rarissime, ses remarques peuvent être parfois acerbes parce que l’exigence de la perfection et de la qualité font partie de sa nature, ayant la médiocrité sous toutes ses formes, en horreur », note-t-elle.

Courtois et d’une grande élégance de l’intérieur comme de l’extérieur, « l’homme imposant est pétri de culture inépuisable, de joie de vivre à en revendre, d’un sens de l’écoute hors pair et d’une bienveillance sans égale », rappelle-t-elle.

Adieu l’ami et collègue !

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