Mémoire collective – 32 millions DH pour « la réhabilitation » du bagne de Tazmamart

Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a indiqué dans un récent rapport qu’environ 3,2 milliards de centimes ont été alloués au budget de réhabilitation du site de l’ancienne prison secrète de Tazmamart en le transformant en un espace de préservation de la mémoire.

Selon le rapport en question, rendu public suite à une réunion le 13 mai, « les travaux de ce projet ont atteint 95% d’execution. Le projet inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de l’Instance equité et réconciliation (IER) et portant notamment sur la réhabilitation des bâtiments existant, la construction d’un mémorial et l’aménagement extérieur du site.

La même source rappelle que 12 millions de dirhams ont été alloués au projet dans le cadre d’une convention de partenariat entre le CNDH et le ministère de l’Habitat en plus d’un engagement du ministère des Habous et des Affaires islamiques pour la construction d’une mosquée dans le village de Tazmamart.

+ Construction d’un stade multisports +

Le rapport indique également que 18,3 millions de dirhams ont été alloués par le ministère de l’agriculture au financement de projets dans la zone portant sur la plantation sur 420 hectares d’oliviers, d’amandiers, de cactus et pour la culture d’herbes médicinales.

Le ministère de l’Agriculture contribue également au financement de projets d’élevage d’abeilles et de chèvres au profit des femmes et des jeunes de la région, tandis que le ministère de la Santé a pris en charge la construction et l’équipement d’un nouvel établissement hospitalier près de l’ancienne prison pour un coût total de 900.000 dirhams.

Le département gouvernemental chargé des sports a contribué, quant à lui, au projet de construction d’un stade multisports dans le village de Tazmamart sur une superficie de 1.200 mètres carrés pour une enveloppe budgétaire de 800.000 dirhams.

Pour rappel, le projet porte sur la réhabilitation des anciennes prisons secrètes de Tazmamart et d’Agadez, en plus de la construction d’un musée à Al Hoceima, l’aménagement du cimetière des victimes des événements de juin et ceux de Nador.

La prison de Tazmamart a été l’un des centres de détention secrets les plus terribles du Maroc durant les années de plomb. Ce bagne moyen-âgeux a été construit au pied de l’Atlas dans zone reculée en 1973 pour accueillir les militaires impliqués dans les deux tentatives de coup d’État en 1971 et 1972. Un grand nombre parmi les détenus y a trouvé la mort dans des conditions atroces.

Sous l’effet de la pression des ONG internationales, notamment Amnesty International, les autorités marocaines ont été obligées de reconnaitre officillement son existencen, avant sa fermeture définitive en 1991.

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