Analyse – Les Amazighs du monde se concertent à Ouarzazate

Les Amazighs du monde à Ouarzazate

Par Dr Mohamed Chtatou


L’ONG internationale de défense des droits du peuple amazighe, l’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA), en collaboration avec le journal « Le Monde Amazigh », la Fondation allemande Friedrich Naumann pour la Liberté, a organisé la dixième assemblée générale des Amazighs du monde dans la région marocaine d’Oued Draâ-Tafilalet, à la ville de Ouarzazate – Commune de Tarmigte, les 25, 26 et 27 mars 2022/2972.

Décennie internationale des langues autochtones 2022-2032

Cette dixième rencontre mondiale des Amazighs s’est organisé dans le cadre de la Décennie internationale des langues autochtones 2022-2032, lancé par l’UNESCO et l’Instance Permanente des Nations unies pour les questions autochtones, sous le thème de :

« Quelles mesures urgentes à prendre pour protéger, revitaliser et promouvoir la langue autochtone des Africain-e-s du Nord ? ».

Cette 10ème rencontre internationale des Amazighs du monde, et qui a eu lieu à Ouarzazate, vient après les assemblées générales tenues à Saint Rome de Dolan en France en 1995, à Tafira aux Iles Canaries en 1997, à Lyon en 1999, à Roubaix en 2002 en France, à Nador au Maroc en 2005, à Tizi-Ouzou en Algérie en 2008, à Bruxelles en Belgique en 2011, à Tiznit en 2013, à Ifrane en 2015 et à Marrakech au Maroc en 2018. Elle se propose comme les antécédentes éditions de continuer à être un lieu de rencontres, de réflexions, d’échanges et de débats sur la question de la nécessité urgente de réussir le pari de la participation active des populations et communautés autochtones amazighes en général et plus particulièrement des jeunes et des femmes amazighes dans le renforcement des valeurs démocratiques au sein de leurs pays d’Afrique du Nord et de leurs pays d’accueil en Europe et l’Amérique du Nord.

Et cette fois-ci, la dixième assemblée des Amazighs du monde s’inscrit dans le cadre de la Décennie internationale des langues autochtones 2022-2032, afin d’attirer l’attention sur la perte critique des langues autochtones africaines et plus particulièrement la langue amazighe et de discuter de la nécessité de prendre des mesures urgentes, aux niveaux national et international, en faveur de la préservation, revitalisation et de la promotion de ladite langue.

Les débats de cette assemblée, dans le contexte des langues autochtones avec référence à la langue Tamazight, ont porté sur les axes suivants :

Importance de la langue

La langue joue un rôle de plus en plus important dans le développement, en garantissant la diversité culturelle et la discussion interculturelle, ainsi qu’en stimulant la coopération et en assurant une éducation de qualité pour tous. La Journée internationale de la langue maternelle met en lumière le pouvoir des langues et du multilinguisme pour promouvoir l’inclusion.

Qu’est-ce qu’une langue indigène ?

Une langue indigène ou langue autochtone, est une langue originaire d’une région et parlée par des peuples autochtones. Cette langue est issue d’une communauté linguistiquement distincte, originaire de la région. En outre, de nombreuses langues autochtones ont fait l’objet d’un linguicide (meurtre de la langue).

L’histoire, les cultures et les identités des peuples indigènes sont incarnées et partagées dans leurs langues. Le risque d’extinction linguistique s’accompagne du risque de perdre des siècles d’information, de connaissances traditionnelles, de compréhension de la terre qui nous entoure, et la capacité de transmettre pleinement la culture et les traditions aux générations futures. 

Revalorisation des langues autochtones

La revitalisation des langues autochtones est essentielle pour assurer la pérennité et la transmission de la culture, des coutumes et de l’histoire, mais elle est également importante pour faire face à la perte de biodiversité et au changement climatique

Les méthodes les plus courantes utilisées pour protéger la langue :

– La création de ressources enregistrées et imprimées : Les documents enregistrés et imprimés sont essentiels pour préserver le son et le contexte des langues ; 

– Enseigner et suivre des cours de langues ; 

– Utiliser les médias numériques et sociaux, et ; 

– Insistez pour parler sa langue maternelle.

Pourquoi les langues disparaissent-elles ? Au cours des dernières décennies, un ensemble complexe de circonstances a accéléré la disparition des langues indigènes : contacts avec d’autres peuples, décès des locuteurs natifs, changements radicaux dans leur mode de vie, perte de terres, migrations massives, etc.

Logo de l’Assemblée Mondiale Amazighe -AMA-

Approches et stratégies de revitalisation linguistique de Tamazight

La revitalisation d’une langue peut emprunter plusieurs voies, mais elles ne s’excluent pas mutuellement. Un aspect central de la revitalisation d’une langue est la création de nouveaux locuteurs. L’une des voies possibles est que les familles apprennent et transmettent la langue menacée à la maison. Les écoles sont aussi des lieux importants pour l’apprentissage des langues. D’ailleurs, les nids linguistiques et les écoles d’immersion se sont avérés particulièrement efficaces. L’éducation linguistique des adultes est également devenue un élément essentiel de la revitalisation des langues. Sans oublier pour autant, les universités et les méthodes de « démarrage » telles que le programme maître-apprenti qui ont permis d’amener des adultes à un niveau de compétence élevé. Les archives linguistiques ont été utiles pour accéder à la langue, surtout lorsqu’il n’y a plus de locuteurs. La modernisation de la langue est également inévitable, y compris un nouveau vocabulaire et le développement de systèmes d’écriture, si nécessaire. Plus important encore, la revitalisation de la langue devrait impliquer une utilisation accrue de la langue, par les locuteurs natifs comme par les apprenants.

Il a également été constaté qu’il existe trois approches efficaces de la renaissance de la langue : 

  • La méthode d’immersion totale ; 
  • La méthode bilingue, et ;
  • La méthode de récupération de la langue.

Les méthodes les plus courantes utilisées pour protéger la langue sont comme suit :

– Création de ressources enregistrées et imprimées. Les documents enregistrés et imprimés sont essentiels pour préserver le son et le contexte des langues ;

– Enseigner et suivre des cours de langue ; 

– Utilisation des médias numériques et sociaux, et ; 

– Insister pour parler sa langue maternelle.

Le renouveau linguistique présente des avantages moraux, esthétiques, psychologiques, cognitifs et économiques. Il englobe la justice et l’harmonie sociale, la diversité, l’employabilité et la santé mentale.

Une langue revivifiée est une langue qui, après avoir connu une extinction quasi-totale ou complète en tant que langue parlée ou écrite, a été intentionnellement ravivée et a retrouvé une partie de son statut antérieur.

Trinité culturelle amazighe

Il y a spécifiquement et exclusivement trois thèmes principaux dans la culture amazighe qui sont définis comme une trinité importante et primordiale dans son système des valeurs et sont facilement identifiables dans la culture nord-africaine d’aujourd’hui. Ces thèmes ont transcendé la culture amazighe et ont été largement acceptés comme des concepts de base de l’identité. 

La trinité en question s’articule autour des notions suivantes : 

  • L’importance de la langue comme véhicule de la culture et marqueur principal de l’identité (tamazight/awal) sur à la fois le plan de la communication et de la perpétuation de l’histoire ; 
  • L’omniprésence du système fort et indivisible de la parenté et de l‘appartenance à la famille étendue (ddam/tamount) qui s’exprime par la solidarité et la coexistence, et ;
  • La forte connexion à la terre et l’identification avec ces bienfaits et la croyance en sa sacralité (akkal/tammourt/tamazirt) qui est forte aussi chez d’autres peuplades du pourtour méditerranéen.

Le thème le plus évident, qui est présent dans la communauté amazighe, est l’importance de la langue dans la société, la civilisation et le vécu. Quand on contemple la culture du peuple amazigh, il y a une corrélation claire entre la pertinence de la langue et la préservation de la civilisation et des traditions millénaires (voir la tradition des Maitres Musiciens Jahjouka au nord-est du Maroc). Leur musique de transe et leur théâtre anthropologique a traversé quatre mille ans d’histoire sans égratignure aucune.

L’histoire et le système de croyances du peuple amazigh ont été préservés de façon orale de père en fils ; où une génération transmettait l’histoire, la sagesse et les lois (azref) à une autre, de façon automatique par le biais de la langue maternelle, puissant véhicule linguistique. En réalité, malgré l’existence de différents dialectes amazighes distincts, l’histoire et les lois du peuple amazigh se sont synchronisées et ont survécu à d’innombrables invasions à travers sa longue histoire de huit milléniums.

L’idée d’un état-nation était un concept étranger des envahisseurs de l’Occident que les autochtones Amazighs avaient rejeté avec vigueur. Pour les Amazighs, on admet que les similitudes entre les hommes ne sont pas définies par des lignes imaginaires mais plutôt par une identité qui découle d’une langue commune, d’une histoire partagée (tamount).

Cependant, l’idée de parenté qui se manifeste à travers des personnes liées par le sang, le vécu et l’histoire accuse une distinction pertinente entre la culture amazighe dans le sens que le système communautaire amazigh met l’accent sur la notion de la matriarche comme personne-pivot de la famille imprégnée de valeurs démocratiques, alors que la culture nord-africaine, de substrat arabe, préfère une patriarchie, très forte et sans partage.

Chez les Amazighs les liens de sang (ddam) sont sacrés dans le mariage, dans la paternité et les appartenances familiales. En effet, deux tribus signent leur alliance par un mariage. Le sang dans le contexte du sacrifice et aussi signe de réconciliation, de demande de pardon et de respect, tagharst (tradition sacrificielle).

Poster du 10e congrès

Défis à la préservation de Tamazight

Le plus grand défi pour la préservation de la langue et de la culture amazighes est le manque de mise en œuvre. Cela inclut un manque d’enseignants formés qui n’enseignent que tamazight et un manque de ressources matérielles des étudiants et des enseignants. 

En outre, il y a une stigmatisation sociale négative attachée à Tamazight qui doit être éliminée dans un effort conscient et une disparité entre les recherches qui ont été effectuées par des institutions et les mesures de mise en œuvre qui ont été prises par les différents pays de l’Afrique du Nord. 

En dehors des questions de ressources et d’accessibilité, il y a ceux qui sont complètement opposés à l’enseignement de Tamazight. Ces opposants avancent l’argument suivant : les pays de Tamazgha ont déjà un paysage linguistique complexe avec des étudiants apprenant le Fusha (Arabe standard) et le français et que s’il est nécessaire pour les étudiants d’apprendre une troisième langue, ce devrait être une langue globale comme l’anglais.

De plus, beaucoup de ceux qui sont contre l’enseignement de Tamazight croient qu’elle n’a aucune valeur fonctionnelle réelle et qu’elle n’est incluse dans le programme d’études qu’à titre symbolique. 

Bien que la langue amazighe ait été reconnue par certains états d’Afrique du Nord, il est également important de se rappeler que ces états peuvent utiliser la reconnaissance comme un outil politique et comme un moyen de maintenir la paix et le soutien aux régimes pendant les périodes d’instabilité.

Par conséquent, bien que les gouvernements aient pu inclure les Amazighs dans la constitution, il ne s’agissait peut-être pas d’un simple acte de bonne volonté, mais d’un geste soigneusement calculé pour conserver le soutien de la population amazighe dans une période d’instabilité dans toute la région nord-africaine. 

Un autre point important à prendre en considération est le choix du Maroc d’utiliser le Tifinagh comme script/alphabet pour la standardisation de l’amazigh alors que l’Algérie a également décidé de reconnaître l’amazigh comme langue officielle et de le normaliser, mais elle a choisi d’utiliser l’écriture arabe.

Bien qu’il y ait probablement de nombreuses d’explications possibles pour ce choix, il semble que le choix de différentes écritures et la création de différentes langues standardisées empêchent les nombreuses communautés amazighes de l’Afrique du Nord de créer une seule grande communauté linguistique dans l’espace Tamazgha. 

Cette mesure préventive peut également être considérée comme une manœuvre politique visant à empêcher la création d’une communauté ayant des objectifs politiques communs et qui pourrait perturber l’ordre public et la pérennité des États-nations déjà formés en Afrique du Nord.

Développer l’éducation dans Tamazgha

L’importance de l’éducation a été soulignée par un certain nombre de conventions internationales, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement de 1994. La quatrième conférence mondiale sur les femmes, qui s’est tenue à Pékin en 1995, a reconnu que l’alphabétisation des femmes était essentielle pour leur permettre de participer aux décisions de la société et d’améliorer le bien-être des familles. En outre, les Nations Unies ont défini les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui comprennent des objectifs d’amélioration de l’éducation, d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes. Les OMD soulignent le rôle essentiel de l’éducation dans la construction de sociétés démocratiques et la création des bases d’une croissance économique soutenue. 

L’éducation contribue directement à la croissance du revenu national en améliorant les capacités productives de la main-d’œuvre. Une étude récente portant sur 19 pays en développement, dont l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie, a conclu que la croissance économique à long terme d’un pays augmente de 3,7 % par année d’augmentation du niveau moyen de scolarisation de la population adulte. 

L’éducation est donc une stratégie clé pour réduire la pauvreté, en particulier dans la région MENA, où la pauvreté n’est pas aussi profonde que dans d’autres régions en développement. Selon le Fonds des Nations Unies pour la population -UNFPA-, les pays qui ont fait des investissements sociaux dans la santé, la planification familiale et l’éducation ont une croissance démographique plus lente et une croissance économique plus rapide que les pays qui n’ont pas fait de tels investissements. 

Dans une économie mondiale de plus en plus ouverte, les pays présentant des taux élevés d’analphabétisme et des écarts entre les sexes en matière de niveau d’éducation ont tendance à être moins compétitifs, car les investisseurs étrangers recherchent une main-d’œuvre à la fois qualifiée et bon marché. Diverses tendances mondiales posent des défis particuliers aux femmes analphabètes ou ayant une éducation limitée. L’orientation des économies vers l’exportation et l’importance croissante des petites et moyennes entreprises créent des opportunités pour les femmes, mais celles-ci ont besoin de l’éducation et de la formation appropriées pour en tirer pleinement parti.

En outre, les avantages de l’éducation des femmes pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes sont largement reconnus :

  • Lorsque l’éducation des femmes augmente, la fécondité, la croissance démographique et la mortalité infantile et juvénile diminuent et la santé des familles s’améliore.
  • L’augmentation de la scolarisation des filles dans le secondaire est associée à une augmentation de la participation des femmes à la main-d’œuvre et de leur contribution au revenu du ménage et au revenu national.
  • L’augmentation de la capacité de gain des femmes a, à son tour, un effet positif sur la nutrition des enfants. 
  • Les enfants – en particulier les filles – de mères instruites sont plus susceptibles d’être scolarisés et d’avoir un niveau d’instruction plus élevé.
  • Les femmes éduquées sont plus actives politiquement et mieux informées de leurs droits légaux et de la manière de les exercer.

Stratégie d’alphabétisation fonctionnelle des adultes (AFA) dans Tamazgha

La qualité d’une nation, disons-le, dépend de la qualité des compétences, des capacités et des idéaux de ses habitants. L’alphabétisation l’améliore. Elle est un moyen d’accomplissement et de développement personnel. Être analphabète est un énorme handicap intellectuel, politique et économique.  Toutefois, cela n’empêche pas de développer des politiques adaptées à la situation particulière des régions. Souvent, les politiques et stratégies nationales d’éducation des adultes n’abordent pas suffisamment le contenu et la méthode de l’éducation des adultes dans diverses communautés.

Les interventions éducatives dans ces communautés nécessitent une bonne compréhension des conditions sociales, culturelles et économiques qui les affectent directement, ainsi que de leurs besoins et circonstances particulières. Sur la base de la structure nationale de l’éducation des adultes, le gouvernement devrait créer un département/commission distinct et un organisme de surveillance au niveau national. Cet organisme devrait avoir un statut juridique et s’impliquer intensivement dans les questions liées à l’éducation des adultes au niveau de la base. Il devrait également être chargé de formuler et de coordonner les programmes d’éducation des adultes, et être responsable du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre des politiques et programmes pertinents pour l’éducation pastorale des adultes dans les différentes régions.

L’éducation fonctionnelle des adultes ne devrait pas seulement être conçue pour permettre à la base de lire et d’écrire et d’effectuer des calculs simples (3 Rs), mais aussi pour lui enseigner des compétences de base pouvant être utilisées dans la vie quotidienne. Le programme d’études devrait être élaboré sur la base d’une connaissance détaillée et solide de leur mode de vie et de l’environnement social et physique des personnes concernées. Il devrait leur permettre de faire face aux défis de la vie quotidienne et de contribuer à la diversification économique et à la réduction de la pauvreté dans leurs communautés locales ainsi qu’au niveau national.

Le programme AFA proposé doit aplanir une certaine distorsion entre les discours politiques et les demandes sociales et individuelles des populations ; distorsion qui conduit à proposer un programme d’alphabétisation uniforme aux objectifs précis et limités qui s’avère inadapté à la variété des motivations exprimées. Il ne s’agit pas de dire que le gouvernement doit proposer des programmes adaptés à l’ensemble des motivations évoquées. Toutefois, il pourrait être opportun de diversifier l’offre afin de mieux répondre aux besoins, notamment de formation continue et d’insertion professionnelle, exprimés par certains des bénéficiaires.

L’approche AFA met également en évidence le fait que les motivations varient selon le lieu, l’âge et le sexe. Les jeunes hommes en milieu urbain attendent de cette immersion plus de socialisation et de formation qualifiante, tandis que les femmes sont plus intéressées par une ouverture sur le monde et une recherche de repères. Certains opérateurs, notamment les ONGs, annoncent, en plus du programme d’alphabétisation, la possibilité d’apprendre un métier. Il s’agit très souvent de métiers de couture et de broderie, principalement pour les femmes. Bien que ces compétences puissent être acquises par d’autres activités, ce côté fonctionnel de l’alphabétisation continue de servir d’appât car il est susceptible d’attirer les bénéficiaires.

Conclusion : Quelques actions entreprises par l’AMA en faveur des Amazighs du monde

    • En mai 2020, l’AMA interpelle le président français Emmanuel Macron en lui envoyant une lettre dont l’objet est Demande de mesures urgentes pour mettre fin à la guerre civile libyenne en prenant en compte la participation active et les droits des Amazighs.
    • En juillet 2020, l’AMA adresse une correspondance au président français Emmanuel Macron à l’occasion du 99è anniversaire de la bataille d’Anoual le 21 juillet, dans laquelle le président de l’AMA a attiré de nouveau son attention sur « le grand préjudice non résolu impliquant immanquablement la responsabilité de la République française dans l’utilisation des armes chimiques contre les populations civiles du Grand Rif marocain pendant la Guerre du Rif de 1921-1927 ». Jean Le Roch, de l’État-Major particulier de la présidence de la République, répond à l’Assemblée Mondiale Amazighe « Le Président de la République a bien reçu la correspondance par laquelle vous demandez, en faveur des héritiers des victimes de la guerre du Rif (1921-1926), la réparation des préjudices subis dans le cadre de l’utilisation d’armes chimiques contre la population civile. Le chef de l’Etat m’a confié le soin de vous assurer de la meilleure attention avec laquelle il a été pris connaissance de votre courrier et les préoccupations qui motivent votre démarche ». En soulignant qu’il s’agit d’un sujet délicat, il a fait savoir que cela relève des compétences confiées à la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées chargée de la mémoire et des anciens combattants. M. Le Roch a assuré que la demande de M. Raha sera examinée avec soin, en ajoutant « Ses services ne manqueront pas de vous faire directement savoir la suite susceptible de lui être réservée ».
  • En septembre 2020, l’AMA interpelle Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies sur les droits des Amazighs au Maroc en lui envoyant une lettre dont l’objet est Demande d’interpellation des autorités marocaines en faveur de respect des droits des Amazighs et de la libération des détenus politiques du « Hirak du Rif ».

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