Sortie médiatique inédite à la recherche d’une nouvelle légitimité. Et pour cause, de la commanderie des croyants, à l’appel à « la réconciliation » entre les citoyens et « le Makhzen », tout en saluant « l’efficacité » de la politique étrangère du Maroc, tels sont les principaux messages adressés par le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelillah Benkirane, aux membres de son parti de la région de Laâyoune à l’ouverture de leur congrès régional.
Benkirane a qualifié de positive la position de Madrid relative à l’initiative marocaine d’autonomie pour résoudre le conflit artificiel du Sahara marocain.
C’est une « positive, qui va dans le sens de la consécration de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale », a affirmé Benkirane, ajoutant: « nous ne pouvons que féliciter le Roi en premier lieu ».
A cette occasion, Benkirane, dont les propos ont été relayés par le site arabophone Hespress, a réitéré son soutien à la politique étrangère conduite par le souverain concernant le dossier du Sahara, qui est vieux de plus de 60 ans, dont « un président d’un parti, qui est arrivé hier (au pouvoir) et partira après cinq ans ou plus, ne peut en assumer la responsabilité ».
Le dirigeant PJDiste a également rappelé le serment d’allégeance comme étant la base légale du rapport des Marocains à leur intégrité territoriale, relevant que « le rapport des Marocains avec ce pays n’a jamais et ne sera jamais rompu, et qu’il continuera encore, comme en témoigne l’allégeance de leurs ancêtres aux rois du Maroc ».
Selon la même source, Benkirane a appelé à mettre fin à ce qu’il a qualifié d’hostilité à l’encontre du « Makhzen » et du « ministère de l’Intérieur », et à « une réconciliation globale entre tous les Marocains ».
+ Le devoir de l’État est d’écouter les citoyens +
« Ne parlez pas du Makhzen et du ministère de l’Intérieur comme s’ils étaient des ennemis même au cas où ils vous feraient du mal », a-t-il soutenu avant d’estimer qu’il est du « devoir de l’Etat d’écouter les citoyens, selon la règle coranique relative à la consultation, de veiller à la transparence lors des échéances électorales, et de laisser les partis politiques libres dans leurs choix pour qu’on n’assiste plus à l’émergence de figures fabriquées par une machine ».
Il a estimé que « l’esprit d’hostilité, qui était répandu dans les années soixante-dix parmi une grande partie des membres du mouvement islamiste, n’a plus sa place aujourd’hui ».
« J’avais moi même un peu de cette hostilité envers la monarchie, mais après des années, il m’est apparu clairement que la commanderie des croyants est un don de Dieu pour le Maroc », a-t-il enchaîné avant d’ajouter : « il y a des gens en dehors même du Maroc qui considèrent le roi comme leur commandeur légitime ».
+ « Akhannouch n’a pas remporté les élections par des moyens honorables » +
Benkirane a, en outre, estimé que « les résultats des dernières élections n’étaient pas logiques », soutenant que des « erreurs inacceptables ont été commises par notre précédente direction, mais que personne ne l’a accusé de choses inacceptables ».
Il a également indiqué que « le parti est resté uni et n’a pas perdu ses sympathisants et ses membres, malgré les manoeuvres des adversaires qui ont tenté toutes les méthodes contre nous et ont comploté pour nous préparer une lourde défaite allant jusqu’à organiser une marche qui n’a ni père ni mère » en allusion à la marche (à Casablanca en 2016) qualifiée par les médias de marche d’Ould Zeroual.
« Notre parti existe pour rendre un service à l’État dans les limites de ce qui est légitime, raisonnable, et conforme à notre référence. En dehors de cela, il est de notre devoir d’y résister, même au sein du gouvernement », a-t-il dit.
Revenant encore sur les dernières élections, le secrétaire général du Parti de la Lampe a estimé que « Akhannouch n’a pas remporté les élections par les moyens honorables qu’adoptent les partis, mais avec de l’argent, les instructions et des moyens illégaux. Mais malgré cela il est le chef du gouvernement, et on ne peut pas lui demander de partir avant au moins un an de son mandat », exhortant à partir ceux qu’il qualifie de « manipulateurs ».