Actualité / Maroc – Les régions d’Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate choisies pour la culture et la production du cannabis (Officiel)

Une page vient d’être tournée, la culture et la production du cannabis n’est plus un tabou. Et pour cause, le Conseil de gouvernement présidé par Akhannouch a approuvé, ce jeudi 3 mars, un projet de décret relatif aux usages licites du cannabis au nord du Maroc.

Ainsi, trois régions ont été choisies pour la production du cannabis avec la possibilité d’impliquer d’autres régions en fonction de la demande des investisseurs.

Le ministre de l’Intérieur, Abdelwafi Laftit, a présenté, lors ce Conseil, un exposé portant sur un projet de décret d’application relatif aux usages licites du cannabis et a dévoilé à cette occasion les régions qui seront concernées par la culture et la production de cette plante.

Selon le porte-parole du gouvernement, « trois régions » ont été retenues pour la culture de cette plante : Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate. Par ailleurs, il a évoqué « la possibilité d’impliquer d’autres régions », et ce, en fonction de la demande des investisseurs nationaux et internationaux pour les activités liées à la chaîne de production du cannabis.

Le pilotage du projet sera confié à l’Agence nationale de légalisation des activités liées au cannabis qui va accompagner les demandeurs de licences et faciliter la mise en œuvre des démarches administratives liées à son octroi, et ce conformément aux exigences de la Loi et en pleine coordination avec tous les acteurs concernés.

Un Comité consultatif chargé d’étudier les demandes d’autorisation sera également créé. Il est présidé par le Directeur général de l’Agence ou son représentant, en plus des représentants des secteurs concernés.

Pour éviter tout détournement du cannabis à des fins illégales, les titulaires de licence seront tenus de fournir à l’Agence des rapports mensuels sur les entrées et les sorties de cannabis, ainsi que les l’états des stocks des semences et produits, ainsi qu’un inventaire annuel sur la plante et ses dérivés, affirme-t-on.

+ Flash-back : les 9 recommandations du CESE +

Pour rappel, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a consacré le focus de son rapport annuel au titre de l’année 2020 à l’examen de la situation économique, sociale et environnementale dans les zones de culture du cannabis.

Neuf recommandations ont été formulées:
1. Apaiser le climat social en vue de tourner la page des poursuites judiciaires à l’encontre des cultivateurs et leurs familles. Des mécanismes de concertation entre l’État, les collectivités territoriales et la société civile dans la région devraient être mis en place, afin de construire, ensemble, un avenir de développement et de progrès au bénéfice de tous.

2. Concevoir et mettre en œuvre un programme d’urgence de développement d’infrastructures routières et de petits ouvrages d’art dans le but de désenclaver les zones de culture du cannabis et de faciliter le développement de l’activité économique. Ce désenclavement des zones rurales, comprend foncièrement l’accès aux services sociaux de base, d’éducation, de formation professionnelle et de santé. Il en est de même pour les réseaux de télécommunication qu’il importe de mettre à niveau afin de permettre le désenclavement numérique de ces zones.

3. Concevoir et mettre en œuvre un programme spécial de développement d’activités économiques et sociales génératrices de revenus et d’emplois afin de réduire les causes de tensions sociales et diversifier les sources de revenus de la population, fortement focalisées sur le cannabis.

4. Construire une filière intégrée du cannabis thérapeutique et industriel en valorisant, à l’échelle locale, le cannabis par un développement conjoint de la production et de la transformation de la plante avec, d’une part, les agriculteurs/producteurs de la plante qui pourront procéder à certaines transformations de la plante et vente de produits dérivés et, d’autre part, des industries transformatrices et extractrices, capables d’aller jusqu’à la composition pharmaceutique ou à tout autre produit à haute valeur ajoutée.

5. Prévoir des incitations spécifiques pour attirer les investissements et le savoir-faire national et international vers la région, dans les activités de transformation du cannabis.

6. Veiller à la préservation de l’environnement notamment en termes d’économie des ressources hydriques, de protection des espaces boisés et des sols ;

7. Développer une économie nationale du cannabis ouverte sur les savoir-faire technologiques et les débouchés nécessaires à une production importante. Cela suppose aussi qu’une recherche scientifique marocaine orientée vers la plante et sa transformation devrait constituer un pilier important de cette économie.

8. Favoriser l’organisation des cultivateurs dans des coopératives afin de faciliter la mise en place et l’obtention de droits exclusifs pour les zones de culture, les variétés ou les produits issus de cette agriculture.

9. Adosser la filière à la recherche et à l’innovation pour créer des produits novateurs en tirant parti des caractéristiques du cannabis marocain, et mettre en place un mécanisme de coordination, de suivi et de promotion de la recherche et de l’innovation pour la transformation du cannabis

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