FOCUS – M. Lahlimi… Un homme de gauche qui a tout abandonné et s’est réfugié dans la « grotte » du HCP

Lorsque Abderrahman El Youssoufi a été nommé à la tête du gouvernement dit d’ « alternance » au Maroc, il s’est rendu du palais royal à la maison d’Ahmed Lahlimi Alami, sise rue John F. Kennedy à Rabat. C’est là où ils se sont isolés pour mettre au point la conception générale du gouvernement, dont la constitution a pris 40 jours. Lahlimi, ce socialiste discret qui mêle intelligence et perspicacité, était fortement présent dans la composition, El Youssoufi s’étant beaucoup appuyé sur lui pour sa formation.

El Youssoufi a décidé d’attribuer le poste de ministre des Affaires générales à Lahlimi, un département dont les compétences sont très vastes. Au niveau protocolaire, il est classé à la 27e place, mais Lahlimi était devenu dans les faits, le ministre le plus influent au sein du gouvernement El Youssoufi, et quand on le lui dit, il rit sans faire de commentaire.

+ Temps de lutte et de réflexion +

Ahmed Lahlimi Alami, le Haut Commissaire au Plan avec rang de ministre, qui a cohabité avec cinq gouvernements, dont l’actuel exécutif d’Akhannouch, est considéré comm l’une des figures politiques qui ont émergé de façon remarquable, surtout lors du gouvernement d’Abderrahman El Youssoufi dans lequel il a assumé une responsabilité ministérielle avec un portefeuille lourd qui regroupait l’économie sociale, l’artisanat, les petites et moyennes entreprises et les affaires générales du gouvernement.

« Abderarhman El Youssoufi m’a appelé le jour même où il a été convoqué par le palais royal pour rencontrer le roi Hassan II, que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde. Je suis allé à Casablanca, il m’a parlé de la question de la formation d’un gouvernement et il m’a dit : nous t’avons toujours exploité, et tout comme t’a exploité Ssi Abderrahim (Bouabid), je t’exploiterai moi aussi, et je que tu sois avec moi dans ce gouvernement, et c’est toi qui m’en as convaincu ».

C’est une expérience qui ne s’a pas été sans problèmes, en ce sens que certaines personnes ont pensé que Lahlimi était derrière leur non participation au gouvernement, qu’il désigne par « gouvernement de consensus » et non pas de « gouvernement d’alternance ». Il semble qu’il avait une vision claire de la mission d’un ministre socialiste au sein d’un gouvernement qui n’avait rien du socialisme.

Il est l’un des grands dirigeants des USFPistes, qui a joué un rôle central dans la conception du gouvernement d’alternance avec feu Abderrahman El Youssoufi. En présentant le livre « Ahmed Lahlimi témoin d’un temps de lutte et de rèflexion », le professeur Abdellah Saaf a affirmé que le Haut Commissariat au Plan, avec Omar Benjelloun et Mohamed Abed Al Jabri, était l’un des auteurs du « rapport idéologique » de l’Union socialiste des forces populaires, en plus de sa large contribution à la maturation de l’orientation politique qui a conduit l’USFP sur la voie de la constitution du gouvernement d’alternance.

Lahlimi est fier de son militantisme au sein d’un grand parti, l’Union nationale des forces populaires, qui deviendra l’Union socialiste des forces populaires. Il n’a jamais pris sa carte de membre, bien qu’il ait été à plusieurs reprises membre de son comité administratif et, pendant quelques années, membre du secrétariat relevant de son bureau politique.

L’ancien ministre USFPiste s’est présenté en son nom aux élections législatives de 1977, sur insistance d’Abderrahim Bouabid, alors qu’il refusera de se représenter en 1984 malgré les insistances renouvelées de ce dernier et les pressions répétées de membres du Bureau politique, en leur demandant de ne pas l’interroger sur les raisons de ce refus.

Ahmed Lahlimi Alami a vu le jour à Marrakech le 15 mars 1939. Il a entamé son parcours académique entre 1958 et 1963, à Fès et Rabat. Il a obtenu, par la suite, le diplôme des Hautes études en géographie économique avant de poursuivre ses études pendant une brève période à l’Université de Rabat en 1966.

De 1968 à 1971, il a été directeur des études techniques et économiques, puis directeur adjoint de la Caisse nationale du crédit agricole (CNCA), avant d’être nommé secrétaire général au ministère du Tourisme en 1971, puis ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire en 1973.

+ La « Grotte » du HCP +

Lahlimi, qui a été surnommé l’architecte du gouvernement d’alternance, est chargé depuis 2003 de recenser les Marocains, de suivre leurs façons de vivre, de se nourrir et de boire, et d’expliquer leur pauvreté, leur richesse, et leurs relations sociales, économiques, politiques et culturelles, comme il s’est penché à travers son Haut Commissariat sur les comportements des Marocains, leur solidarité et leur violence, sans même exclure les minorités d’entre eux.

Selon le texte du décret définissant les compétences du HCP, cet organisme est chargé de produire une information statistique, de l’analyser, de la conserver et de la mettre à la disposition des pouvoirs publics, des acteurs économiques et sociaux, des chercheurs, de la société civile et du public. Il a également pour mission d’élaborer les comptabilités nationales, régionales et sectorielles, de réaliser des études démographiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales, de préparer des prévisions économiques et sociodémographiques, et de suivre l’évolution de la situation économique et financière et des conditions de vie de la population.

Dix ans après le dernier recensement national de la population, où le nombre légal de la population du Royaume a été estimé au 1er septembre 2004 à 29.891.708 personnes, Ahmed Lahlimi Alami a supervisé le recensement général de la population et de l’habitat du Maroc de 2014, dont les résultats ont révélé que la population du Royaume a atteint 33.848.242 personnes. Le recensement général de la population et de l’habitat de 2014 est le sixième recensement réalisé par le Maroc depuis l’indépendance, après ceux de 1960, 1971, 1982, 1994 et 2004.

Le nom d’Ahmed Lahlimi Alami a fortement émergé en plein crise de Covid-19, en ce sens qu’il a veillé avec les cadres du HCP à fournir aux Marocains, aux médias, au gouvernement et au reste des institutions les statistiques produites par son institution sur les questions vitales de la croissance économique et démographique et les indicateurs de chômage, de fécondité, de prix et de vie et autres.

Au vu de la situation difficile du pays, l’attention s’est tournée vers le HCP dirigé par Ahmed Lahlimi, qui a publié en continu un ensemble de statistiques et d’études sur la situation économique des ménages marocains et d’analyse de la conjoncture économique, en ce sens qu’il ne se passe presque pas un jour sans que les médias nous informent des études et des statistiques du HCP qui est une référence eu égard à son objectivité et à son impartialité, lesquelles données ont constitué la matière première pour le gouvernement et ceux qui sont en charge de la mise en œuvre des politiques publiques.

+ Le style c’est l’homme +

Les études et les notes d’Ahmed Lahlimi Alami n’étaient pas toujours sans susciter la colère d’un certain nombre de responsables gouvernementaux qu’il a connus pendant plus d’une décennie et demie, en particulier des deux gouvernements du Parti justice et développement (PJD), en ce sens que leurs responsables ne regardaient pas avec satisfaction les chiffres de Lahlimi prétextant qu’ils sont politisés, mais l’homme est resté fidèle à son style de travail selon l’adage « l’homme c’est le style », laissant ses réalisations parler de lui et de ses cadres, préférant ne pas s’engager dans des « surenchères politiques »stériles.

Tout le monde se souvient de la polémique suscitée par les prévisions du Haut commissaire Lahlimi concernant le risque d’infection par le virus, lorsque la majorité des Marocains ont douté des estimations du Haut Commissaire au Plan, qui laissait entendre qu’au plus fort de la crise de la pandémie et qu’en cas de non-respect des gestes barrières, le nouveau coronavirus infecterait 17 millions de Marocains et entrainerait l’effondrement du système de santé dans le Royaume en un mois.

Beaucoup avaient vu dans les prévisions du haut commissaire, une exagération, à un moment où le HCP de Lahlimi est allé jusqu’à dire qu’environ 8,4 millions de personnes sont exposées au danger de Covid-19 et qui risquent d’être hospitalisés ou de mourir alors qu’environ 1,7 million de Marocains souffrent d’au moins une maladie chronique.

Lahlimi, qui travaille plus de 8 heures par jour et sans relâche, est méticuleux et strict dans son travail. Il fatigue ceux qui travaillent avec lui et ne se fatigue pas. Ses proches disent que malgré sa vieillesse il a encore une forte mémoire et est très précis dans ses remarques, et il serait difficile à celui qui lui succédera à la tête du HCP d’accomplir facilement le même travail.

Ce qui attire l’attention dans certains aspects de la personnalité de Lahlimi, le « militant socialiste », c’est qu’il possède une profonde culture classique et moderne, une culture solide nourrie des grandes oeuvres de littérature et de musique arabes et occidentales, de philosophie (les livres de Karl Marx, Jean Paul Sartre, Michel Foucault), et de théâtre lequel a constitué l’une de ses activités en tant que passe-temps et pratique, le tout valorisé par des éléments de l’éducation islamique qu’il a reçue dans les écoles coraniques (mémorisation du Coran, prière du Fajr, fréquentation de la Zaouia Tijaniya…).

Il a ainsi étudié les écrits de certains grands soufis, tels que Cheikh Mohieddine Ibn Arabi et Moussa Ben Mimoun, et s’est passionné pour les études de Louis Massignon sur la mystique islamique, particulièrement les « Témoignage d’Al Hallaj », une référence religieuse soufie qui apparaît souvent dans les propos de Lahlimi.

+ Le Cactus +

Certains disent que l’État l’a oublié dans son poste, et qu’il est au-dessus de tout contrôle ou reddition de comptes par le gouvernement, parce qu’il est plus fort que le gouvernement, dont indices ont souvent été à l’opposé de ses chiffres, et il a souvent annoncé que les institutions qui réalisent les statistiques pour son commissariat sont toujours exactes et leurs marges d’erreur très réduites. Des annonces qui lui ont souvent attiré la colère de certaines parties, et malgré cela il est resté indifférent.
De nombreux analystes et observateurs ont vu dans l’appel du roi Mohammed VI, lors de l’ouverture de la session parlementaire, à une réforme en profondeur du Haut Commissariat au Plan pour sa refonte afin qu’il puisse accompagner le modèle de développement comme le prélude au limogeage Lahlimi de la présidence du HCP auquel son nom est associé depuis sa nomination à sa tête en 2003, et son remplacement par une autre personne qui oeuvrera à développer son action, d’autant plus que l’actuel Haut Commissaire a atteint un âge avancé qui l’oblige à prendre sa retraite eu égard aux multiples engagements et à la difficulté de la tâche.

Dans le premier discours royal après la nomination du nouveau gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, le roi Mohammed VI a appelé devant les membres des deux chambres du parlement « à une refonte substantielle du Haut Commissariat au Plan dans la perspective d’en faire un mécanisme d’aide à la coordination stratégique des politiques de développement et d’accompagnement de la mise en œuvre du modèle de développement ».

« Pour cela, l’action de cette institution doit être adossée à des normes rigoureuses et à des outils modernes de suivi et d’évaluation », a ajouté le souverain.

Alors que tout le monde a pensé que Lahlimi était sur le point de remettre les clés du HCP, les spéculations des observateurs sont restées lettre morte, car Lahlimi est toujours comme « un cactus », selon les mots du journaliste et écrivain Mustapha El Fan. Il est résistant aux facteurs d’érosion à l’intérieur de la grotte du Haut Commissariat. En effet, l’homme, selon Al Fan, a continué à renouveler sa peau et à se succéder à lui-même, année après année, après qu’il ait eu 80 ans et entamé les 90 ans.

+ Rupture avec l’USFP +

A toutes les étapes importantes du parcours de l’USFP, Lahlimi a été présent, selon l’écrivain et journaliste Talha Jibril, il était à la tête des organisations de jeunesse et des étudiants du parti au début des années soixante, et lorsque le parti a décidé en 1974 de rompre avec une histoire qui n’a pas encore été écrite de manière explicite, Lahlimi a été l’un des deux hommes qui ont collaboré avec Omar Benjelloun pour formuler la nouvelle idéologie du parti, le deuxième était Mohamed Abed Al Jabri.

A la fin des années 70 et au début des années 80, Lahlimi a occupé divers postes avant d’occuper en 1983 celui de directeur de bureau du défunt dirigeant du parti Abderrahim Bouabid. En 1992, Lahlimi a pris la présidence de la Fondation Abderrahim Bouabid.
Mais Ahmed Lahlimi a rompu très tôt avec l’USFP, les USFPistes et l’idée USFPiste.

Selon Al Fan, de nombreux USFPistes reprochent à Ahmed Lahlimi, qui est un grand militant, d’avoir tout sacrifié pour un petit poste que pourrait occuper n’importe quelle autre personne qui a une formation technocratique.
Cependant, Lahlimi rejette cette accusation en affirmant :
« politiquement, je n’ai pas changé d’un iota quant à mon approche et mes idéaux dans ma perception de la société et des moyens de la changer. Je crois toujours en la méthodologie de l’analyse socialiste et qu’elle est la mieux à même d’appréhender la dynamique de la réalité et ses contradictions pour les dépasser ».

+ Querelle de chiffres +

Les relations du HCP n’étaient pas très cordiales avec les gouvernements successifs en raison des chiffres et des indicateurs contradictoires publiés par le Haut Commissariat concernant les taux de croissance, les taux de chômage, les statistiques sur le niveau de revenu de la population et la carte de propagation de la pauvreté, notamment au cours des deux mandats du Parti justice et développement à la tête de la majorité gouvernementale. Il y a eu ainsi une confrontation très intense avec le pouvoir exécutif, et les chiffres et les perspectives qu’il annonçait contredisaient ceux annoncés par le gouvernement à l’opinion publique, au point que certains ministres l’ont accusé de jouer le rôle de l’opposition.

Entre Lahlimi et le PJD, il y a de vieux comptes qui remontent exactement au premier rapport du Haut Commissaire après l’installation du premier gouvernement Benkirane. Ce dernier ne supporte pas du tout les chiffres de Lahlimi, et s’est toujours attaqué avec ses députés au HCP.

C’est ainsi que les députés PJDistes s’étaient élevés contre Lahlimi lorsqu’il a présenté des chiffres et des données qui contredisent ce que le gouvernement a annoncés dans sa loi de finances. Ils ont accusé le Haut Commissaire au Plan de servir l’agenda de ceux qui entravent le travail du gouvernement.

La querelle des chiffres entre l’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkiran et le Haut commissaire au Plan Ahmed Lahlimi a pris fin en 2014 après que le roi Mohammed VI a reçu Lahlimi et souligné la nécessité de préserver l’indépendance du HCP, en tant qu’institution officielle d’information statistique, économique, sociale et culturelle.
Ahmed Lahlimi, en tant que politicien, aurait du jouer, selon Mustapha Al Fan, un rôle politique au cours des nombreuses périodes difficiles que le pays a traversées, et avec lui aussi l’USFP. Plus encore, de nombreux USFPistes n’ont pas compris le mystère de ce « revirement » d’Ahmed Lahlimi en tournant le dos au passé, au présent et à l’avenir, et à se consacrer à ce qui est inférieur. Et Al Fan d’ajouter : « je pense que ce qui est exigé d’un homme politique bien politisé comme Ahmed Lahlimi, c’est de poursuivre son parcours politique en tant que producteur d’idées au profit du pays et du peuple ».

+ Les rouages de l’administration +

« J’étais au Crédit Agricole duquel j’étais parti à la retraite anticipée », disait Lahlimi dans des déclarations à la presse, « et j’étais sur le point de diriger une importante entreprise maroco-arabe et bénéficier de conditions de matérielles bien plus importantes qu’un poste ministériel. Et partant, j’ai entrepris l’expérience du gouvernement d’alternance et occupé un poste ministériel par devoir patriotique, pour rendre service à l’USFP, et pour ce consensus qui sortira le Maroc de crises multiples ».

Ahmed Lahlimi a eu une longue expérience administrative, puisqu’il a occupé le poste de directeur des études socio-économiques à l’Office national de l’irrigation, où il a réalisé son étude sur les droits traditionnels de l’eau, dans le cadre de l’aménagement du bassin hydrographique du « Tassaout », puis comme chargé de la réforme des structures sociales et du statut juridique des terres du plateau de Fès-Meknès, dans le cadre de l’aménagement du Bassin du Sebou, avant de rejoindre en 1968-1969 le Crédit Agricole, en effectuant de temps à autre des missions de conseil, en tant qu’expert en questions institutionnelles, en Afrique et dans le monde arabe au profit du Centre d’investissement de l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture, de la Banque ou du Fonds international de développement agricole.

« J’ai travaillé dans l’administration marocaine et je suis un homme politique dans l’opposition, dit Lahlimi, à une époque où l’idée de travailler dans l’administration n’était pas populaire auprès de l’opposition, je suis certain que la source de l’information dans des pays comme le nôtre, c’est l’administration, et l’homme politique doit se baser sur la connaissance de la réalité et disposer d’une information précise ».

Et d’enchaîner : « même s’il (homme politique) entre dans les rouages de la gestion gouvernementale, il ne pourra pas se passer de l’expérience administrative pour gérer les affaires publiques, sachant que tout opposant aspire un jour à accéder à cette responsabilité, sans parler de la ténacité pour faire face à toutes les tentations et à la corruption, qui affectent l’administration depuis plusieurs décennies, et qui nécessite, alors que vous en faites partie, une plus forte volonté que si vous êtes en dehors de l’administration ».

Ces activités professionnelles n’ont pas empêché Ahmed Lahlimi d’assumer ses responsabilités politiques au plus haut niveau au sein de l’USFP, notamment aux côtés du Premier secrétaire du parti, Abderrahim Bouabid, puis d’Abderrahman El Youssoufi, ou son soutien continu et son encadrement intellectuel des activités de la Jeunesse Ittihadi et des luttes syndicales de la Confédération démocratique du travail, puisqu’il était le rapporteur du Comité national de l’USFP chargé d’accompagner ces luttes.

Aujourd’hui, Ahmed Lahlimi Alami, qui est à la tête du HCP depuis près d’un quart de siècle, est très fatigué et se déplace difficilement et n’est plus en mesure de porter quoi que ce soit, selon le témoignage du journaliste écrivain Mustapha Al Fan, qui a relevé qu’Ahmed Lahlimi est actuellement « mécontent » et « en colère » contre les institutions de l’Etat qui ne le consultent plus comme auparavant.

Source : madar21.com

* N/B : traduction de l’arabe vers le français de la rédaction d’Article19.

Article19.ma