Controverse / Covid-19 – « Certains contrats » conclus par le ministère de la Santé entraineront-ils l’ouverture d’une enquête judiciaire ?

Une histoire qui fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause, le rapport de la mission exploratoire de la Chambre des représentants sur les contrats conclus par le ministère de la Santé durant la période du Covid-19 (depuis mars 2020) aurait révélé des « dysfonctionnements » dans la gestion de ces contrats qui s’élèvent à des sommes colossales.

Pour l’heure, le ministère de la Santé n’a pas apporté d’éclaircissements concernant les dysfonctionnements, les abus et l’obtention de privilèges publics, affirme le site arabophone Hespress.com.

Le site a rappelé que le ministre concerné, Khalid Aït Taleb « n’a pas assisté » à la séance consacrée par le parlement à l’examen du rapport de la mission exploratoire.

Aucune explication n’a été avancée à ce sujet.

La même source a indiqué que le rapport de la mission parlementaire aurait dévolu que « 45 sociétés » avec lesquelles le ministère a conclu des contrats pendant la période Covid-19 « ne disposent apparemment pas » des documents nécessaires et obligatoires.

La gestion par le ministère de la Santé de l’opération d’acquisition du matériels et produits nécessaires aux dépistages et à la réalisation des analyses était « entachée de plusieurs dysfonctionnements », comme « le contrat n°29 d’un montant de plus de 21 milliards de centimes relatif à l’acquisition de tests d’analyses sérologiques, dont 158 millions de dirhams ont été payés sans que soit connu la suite donnée à ce contrat », ajoute le site.

Mohamed El Ghalloussi, président de l’Association marocaine de protection des biens publics (AMPBP), a expliqué que le rapport parlementaire a constitué un sujet controversé, notamment en ce qui concerne les contrats conclus pendant la pandémie au Maroc relevant que « tout le monde s’est interrogé sur l’usage qui a été fait des privilèges accordés à certains établissements publics pour conclure des marchés en dehors des contrôles habituels ».

Dans une déclaration à Hespress, El Ghalloussi a ajouté que « tout le monde s’interrogeait sur les sociétés chanceuses qui allaient gagner ces contrats, d’autant plus qu’il s’agissait de sommes colossales », soulignant que « le rapport de la mission exploratoire parlementaire est venu lever le voile sur une partie de cette réalité. »

Selon lui, il s’agit de sociétés « non enregistrées, de sommes d’argent importantes, et de dysfonctionnements d’ordre juridique et financier » , se demandant si ce rapport trouvera un autre sort que celui des autres rapports qui l’ont précédé.

Par ailleurs, il a estimé que le rapport constitue un document qui pourrait être utilisé pour demander l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces faits », d’autant plus que certaines des observations qu’il contient sont de nature pénale et sont punies par la loi.

« Il est nécessaire que soit ouverte une information judiciaire par le ministère public » afin que la justice puisse dire son mot, a poursuivi le président de l’AMPBP.

Affaire à suivre…

Article19.ma