Covid-19 – Maroc : les dépenses de consommation des ménages ont chuté de 4,1% en 2020 vs +1,9 en 2019

L’arrêté des comptes nationaux de l’année 2020 fait ressortir une contraction de 6,3% de l’économie nationale. Les activités non agricoles ont affiché un recul de 5,8% et celles du secteur agricole une baisse de 8,6%. 

La demande intérieure a chuté de 6% et celle de l’extérieur a diminué de 14,3% dans le contexte d’une baisse du niveau général des prix et d’un allégement du besoin de financement de l’économie nationale.

+ Sensible contraction de l’activité économique +

En 2020, la valeur ajoutée, en volume, du secteur agricole (non compris la pêche)  a connu une deuxième baisse de 8,6% après celle de 5,8% en 2019. De même,  la valeur ajoutée des autres secteurs d’activité non agricoles ont aussi connu un fort repli de 5,8% au lieu d’une hausse de 3,9% une année plus tôt. 

Avec la baisse de 7,6% des impôts nets des subventions sur les produits au lieu d’une hausse de 1,9% l’année précédente, le taux d’accroissement du produit intérieur brut (PIB) en volume, hors agriculture, est passé de 3,7% en 2019 à  (-6%) en 2020.

En total, le PIB global en volume a connu un net recul de (-6,3%) au lieu d’une croissance de 2,6% enregistrée en 2019.

Aux prix courants, le PIB national a connu une baisse de 5,5% en 2020 au lieu d’une hausse de 4% une année passée, dégageant ainsi une baisse du niveau général des prix passant de 1,4% en 2019 à 0,8% en 2020.

+ Forte baisse de la demande intérieure +

La demande intérieure s’est contractée de 6% en 2020 au lieu d’une hausse de 1,7% en 2019, avec une contribution négative à la croissance de 6,5 points au lieu d’une contribution positive de 1,8 points. 

C’est ainsi que les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une baisse de 4,1% au lieu d’une hausse de 1,9% en 2019 avec une contribution négative à la croissance de 2,3 points au lieu d’une contribution positive de 1,1 point. 

De son côté, l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation des stocks) a enregistré un net recul de son taux d’accroissement passant de (-0,4%) en 2019 à (-14,2%) en 2020, avec une contribution à la croissance de (-4,6) points au lieu de (-0,1) point. 

En revanche, la consommation finale des administrations publiques a affiché un taux d’accroissement de 1,7% en 2020 au lieu de 4,7% une année auparavant, avec une contribution à la croissance de  0,3 point au lieu de 0,9 point.

+ Net recul des échanges extérieurs +

Au niveau des échanges extérieurs de biens et services en volume, aussi bien les exportations que les importations ont enregistré des fortes baisses durant l’année 2020. C’est ainsi que :

  • Les exportations de biens et services ont affiché un net repli de 14,3% au lieu d’une hausse de 6,2% une année auparavant, avec une contribution négative à la croissance de 5,6 points au lieu d’une contribution positive de 2,4 points.

  •  Les importations de biens et services ont connu une forte baisse de 12,2% au lieu d’une augmentation de 3,4% en 2019, avec une contribution négative à la croissance de 5,8 points au lieu d’une contribution positive de 1,7 points l’année passée. 

Allégement du besoin de financement

Avec la forte baisse du PIB aux prix courants de 5,5% au lieu d’une hausse de 4% l’année passée et la hausse de 24,2% des revenus nets reçus du reste du monde au lieu d’une baisse de 3,2%, le revenu national brut disponible a connu une diminution de 5% en 2020 au lieu d’une progression de 4% en 2019 pour se situer à 1153 milliards  de DH.

Compte tenu de la baisse de 2,4% de la consommation finale nationale en valeur au lieu d’une hausse de 3,5% enregistrée une année auparavant, l’épargne nationale a reculé d’un point pour se situer à 26,7% du PIB.

Suite à un niveau d’investissement brut (FBCF et variation de stocks) qui a représenté 28,4% du PIB au lieu de 31,9% une année passée, le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi allégé passant de 4,1% du PIB en 2019 à 1,8% en 2020.

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