Dans un discours enflammé mercredi, l’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a ressassé cinq grands mythes sur le cannabis qui n’ont aucun fondement.
Le discours de Benkirane « continue de faire état des mythes fâcheux » qui ont retardé et brouillé le débat marocain sur le cannabis. En répétant les arguments coloniaux sur cette substance, l’ancien chef de l’exécutif a avancé des arguments dépassés qui sont toujours utilisés contre l’un des facteurs de développements économiques des plus prometteurs du Maroc, selon le site anglophone Morocco World News.
Mythe 1: La légalisation du cannabis n’aide pas les paysans pauvres
Abdelilah Benkirane a commencé son discours en qualifiant de « voyous » ceux qui réclament la légalisation du cannabis. Il a avancé que les arguments contre l’interdiction étaient des « mensonges » visant à répandre le « mal ». Cependant, les remarques de Benkirane semblent ignorer un facteur important, rappelle la même source.
Le débat sur la légalisation du cannabis n’est pas celui de l’introduction du cannabis au Maroc, car il y est déjà présent en abondance.
Alors que Benkirane tentait de réfuter les affirmations selon lesquelles la légalisation permettrait aux agriculteurs de jouir des droits de l’homme, les faits le prouvent. Actuellement, plus de 30.000 agriculteurs sont de facto emprisonnés dans leurs villages parce qu’ils craignent des poursuites s’ils se rendent dans les villes du Maroc, précise le site.
Ce fait regrettable signifie que les agriculteurs sont interdits de recevoir des soins de santé appropriés, d’accéder au soutien de l’État et de présenter des doléances à leur gouvernement. Il ne fait aucun doute que le statut juridique actuel du cannabis maintient à l’écart des milliers de personnes et les prive de leurs droits fondamentaux.
Les agriculteurs restent ainsi à la merci du crime organisé pour subvenir aux besoins de leurs familles, envoyer leurs enfants à l’école et collecter des fonds pour éventuellement prendre leur retraite. La légalisation du cannabis signifie que les agriculteurs verront enfin la reconnaissance de leur travail. Elle les arrachera à l’économie informelle et fera disparaître la menace continue d’arrestation et des poursuites pour leur choix de culture.
Mythe 2: Adopter le cannabis est nuisible à la réputation du Maroc
Légaliser le cannabis, selon Benkirane, signifierait que des « catastrophes auront lieu partout au Maroc et sa réputation sera en jeu ». Encore une fois, Benkirane semble raisonner à partir de l’hypothèse qu’il n’y a pas de cannabis actuellement, ou que le monde ne sait pas que le Maroc est son deuxième producteur mondial.
L’image internationale du Maroc est déjà liée à ses célèbres produits à base de cannabis. Les saisies massives de drogue, la contrebande et le trafic de drogue ternissent le nom du pays. Pourtant, ces points négatifs tournent tous autour de l’illégalité du cannabis.
Si le cannabis était légal, il n’y aurait pas de saisies, pas de trafiquants de drogue ou de contrebandiers mais il y aurait une industrie légale comme celles du Canada ou des États-Unis, partenaires commerciaux clés du Maroc.
En revanche, la réputation du Maroc en matière de cannabis est également positive avec certaines données démographiques. Des milliers de jeunes touristes visitent les champs verts du Rif et des villes comme Chefchaouen, précisément en raison de sa réputation d’endroit décontracté pour consommer la célèbre exportation marocaine.
La légalisation de l’industrie amènerait également une nouvelle catégorie de touristes axés sur le cannabis, les voyageurs haut de gamme à la recherche de cliniques de bien-être et de beauté où le cannabis peut être un composant fondamental de ces produits.
Un autre point clé est que le Maroc ne serait pas un pionnier de la légalisation du cannabis. Des dizaines de pays l’ont légalisé sous une forme ou une autre, sans impact négatif sur leurs relations internationales ou leur réputation. Le Cannabis et le Maroc sont déjà liés, la question est de savoir à qui cela profite, aux Marocains en général, ou à ceux qui sont à la tête des organisations criminelles, ajoute la même source.
Mythe 3: Plus de cannabis = Plus de crime
Dans son discours, l’ancien chef du gouvernement a répété l’argument infondé selon lequel plus de cannabis signifie plus de criminalité. Benkirane a évoqué des « catastrophes » et une augmentation du taux de crimes si le Maroc légalisait le cannabis.
Encore une fois, des dizaines d’autres pays qui l’ont légalisé sous une forme ou une autre ont mis à nu cette affirmation. La légalisation du cannabis garantit en fait une énorme baisse de la criminalité. Ceci parce qu’un marché estimé à 8 milliards de dollars ne serait plus soudainement illégal.
La légalisation du cannabis sortirait des dizaines de milliers d’agriculteurs et de distributeurs de l’illégalité, permettrait au gouvernement de taxer et de contrôler les pratiques de travail, et libérerait la police de consacrer du temps et des efforts à arrêter les criminels non violents liés au cannabis.
L’arrêt de la criminalité était un facteur clé des efforts de légalisation en Europe. Les Pays-Bas et le Portugal ont réussi à réduire considérablement la criminalité grâce à leurs efforts pour sortir le cannabis de l’ombre.
Mettre fin à l’interdiction donnerait en fait du temps et des ressources à la police pour poursuivre les crimes violents, ce qui signifie que la légalisation entraînera probablement une baisse de la criminalité.
Mythe 4: Le cannabis est néfaste et incompatible avec l’Islam
Benkirane a décrit à plusieurs reprises le cannabis comme « néfaste » et contraire à l’Islam. Là encore, les faits démentent cette affirmation. Des milliers de patients à travers le monde bénéficient des vertus thérapeutiques et médicales du cannabis en les aidant à soulager les symptômes d’horribles maladies telles qu’Alzheimer, le cancer, le stress post-traumatique, les troubles de l’alimentation ou des douleurs chroniques.
Benkirane a affirmé que le Palais et ses prédécesseurs « se sont toujours battus contre la drogue, le cannabis et même le tabagisme ». Ironiquement, Benkirane semble ne pas tenir compte de l’histoire pré-coloniale du Maroc.
Le cannabis n’était pas historiquement illégal au Maroc. Mais, ce sont les colonisateurs européens qui ont interdit cette substance.
L’interdiction du cannabis est un vestige de l’impérialisme et du colonialisme occidentaux. L’interdiction du cannabis provenait en premier lieu d’un racisme profondément enraciné et de la suprématie blanche.
Pendant des siècles, les musulmans ont considéré le cannabis comme l’une des nombreuses plantes ayant des vertus médicales. Si l’effet intoxicant de l’usage non médicinal peut être un tabou comparable à l’alcool, le cannabis est sans aucun doute moins enivrant et addictif que l’alcool.
Plus important encore, les produits à base de cannabis n’ont pas besoin d’être enivrants pour aider à guérir les patients. Les extraits de CBD et d’autres méthodes pour éliminer les effets intoxicants de la substance signifient que les patients ont une alternative naturelle et biologique aux médicaments pharmaceutiques sur ordonnance qui ont souvent un même effet.
Le débat sur le statut du cannabis dans l’Islam semble quelque peu ressembler au débat sur le café aux siècles passés. Le café, un stimulant addictif, était considéré à la fois comme haram et immoral en utilisant les mêmes arguments que Benkirane avance à propos du cannabis, à savoir qu’il est nuisible à la santé et à la société. Pourtant, le débat se poursuit et le statut du café a changé.
Mythe 5: Le cannabis médical n’est qu’un prétexte
Le scepticisme de Benkirane à l’égard du cannabis médical est en contradiction avec les conceptions modernes et anciennes sur les vertus médicales de la plante. Le cannabis était reconnu pour ses effets médicinaux bien avant que les puissances européennes ne créent le faux discours autour du cannabis que Benkirane continue de promouvoir.
Le texte le plus ancien sur la qualité médicinale du cannabis remonte à l’âge d’or scientifique islamique. Le savant musulman Ibn Sina, connu en Occident sous le nom d’Avicenne, a inclus le cannabis dans son « traité de médecine ». Le livre médical fondateur d’Ibn Sina est devenu un texte scientifique majeur sur le sujet pendant de nombreux siècles après sa première publication.
Une étude de 2001 pour le Journal of Cannabis Therapeutics a établi que « les scientifiques arabes avaient plusieurs siècles d’avance sur nos connaissances (occidentales) actuelles relatives au pouvoir curatif du chanvre ».
Refaire du cannabis une ressource médicale que la science islamique a utilisé et promu depuis des siècles contribue à décoloniser la prohibition d’influence occidentale du Maroc.
Le Maroc a la possibilité de supprimer les tabous qui ont été imaginés à l’origine à Washington, Londres et Paris, et de rétablir un lien séculaire et de venir à bout de la honte concernant les dérivés du cannabis au Maroc.
De plus, si le gouvernement veut décourager la consommation de cannabis, en particulier chez les jeunes, la légalisation permettrait en fait que cela devienne un objectif réaliste.
Tant que le cannabis est illégal, il n’y a pas d’âge minimum pour la consommation. Aussi difficile qu’il soit pour un mineur d’acheter une bouteille de vin, il n’y a pas de barrières pour l’achat de quelques grammes de haschisch.
Il est important de réfuter les informations erronées sur le cannabis. Les puissances coloniales ont inventé et promu des discours autour de cette substance, avec des ingrédients racistes et oppressifs. Le Maroc a l’avantage unique de pouvoir tirer des enseignements des expériences d’autres pays en matière de légalisation et de développer une manière véritablement marocaine de traiter le problème, selon Morocco World News.
Article19.ma
le cannabis est une plante comme les autres et si nous sommes des bons croyant que dieu a voulu que cette plante soit bonne pour la santé et différents d’autres choses que les scientifiques ont bu suivant leurs savoir à les découvrir.Est ce le cannabis n’est pas consommable actuellement.Comme le vin ,le porc le monde entier se profite,Si réalement n’est pas bon pourquoi a été créé.Comme Dieu nous a donné un grand laboratoire dans notre corps et un cerveau qui dirige tous etres vivants sur le bien et le mal.Est ce les autres vivants sont mieux que l’etre humains ..Soyant l’ogique et nous ne vivons pas dans la démagogie.