Manque de civisme. Des actes de vandalisme, par de jeunes désœuvrés, visant les bus de transport public flambant neuf se sont multipliés au cours des dernières semaines à Casablanca.
Ces actes de vandalisme que montrent des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont provoqué une vague d’indignation parmi les Casablancais, d’autant plus que la nouvelle flotte de bus est entrée en service il y a moins de 3 mois.
A cet égard, Mehdi Limina, un acteur associatif, a indiqué au site arabophone Hespress.com, qu’il s’agit d’incivilité, ajoutant: « ces jeunes (casseurs) vandalisent les biens publics par vengeance envers les institutions », dont celle qui supervise la gestion des transports en commun.
« Le citoyen marocain se doit de traiter les biens publics comme si c’était des biens personnels afin d’éviter ces actes commis par des jeunes qui vivent dans les périphéries », a-t-il souligné.
+ Le civisme serait-il devenu « une denrée rare » à Casablanca ? +
Il a, par ailleurs, avancé une autre explication : « Les chauffeurs de bus contribuent à leur tour à l’augmentation de ces cas de sabotage en ne s’arrêtant pas aux stations, en plus de la non modification des horaires pendant les vacances d’été au cours desquelles augmente la demande sur les transports publics ».
Limina a, cependant, relevé que « la plupart des jeunes casablancais ont montré un grand esprit de citoyenneté pendant la période de confinement, à travers des actions en faveur de l’environnement et d’embellissement des ruelles, une catégorie qui doit être encadrée ».
De son côté, Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs, a attribué le phénomène du vandalisme à « la vengeance envers les institutions officielles, c’est-à-dire le gouvernement » avant de souligner qu’en fait les adolescents expriment à sa manière ce qui se passe dans leurs familles.
« Les foyers familiaux connaissent des crises internes, y compris à cause des récentes augmentations des factures d’eau et d’électricité à Casablanca, qui rendent tendue la relation entre parents et enfants et poussent l’adolescent à déverser sa colère sous cette forme », selon Kherrati.
Et d’ajouter: « le gouvernement doit mettre fin dans les plus délais à la tension actuelle dans les familles afin de préserver la sécurité au sein de la société, en évitant les décisions qui conduisent aux tensions au sein des familles qui poussent les enfants à l’exprimer en dehors du foyer familial, ce qui pourrait expliquer la recrudescence des actes de vandalisme ».
Avant de blâmer les autorités publiques, certains internautes se demandent si le civisme serait-il devenu « une denrée rare » à Casablanca ?
Le débat est ouvert …