Constat. Plusieurs ONG de défense des droits de la femme ont révélé le nombre considérable de cas de violence à l’encontre des femmes et des filles durant la période de confinement, un phénomène qui a augmenté de 130%, a rapporté le quotidien arabophone Bayane Al Yaoum.
Selon l’Union de l’action féminine (UAF) et le réseau des centres de secours, 76% de ces actes de violence ont été commis par les époux.
Dans un rapport préliminaire, l’UAF souligne, sur la base des cas dont elle a été saisis pendant la période de confinement, que contrairement aux conclusions du ministère public le nombre des cas de violence a considérablement augmenté, en ce sens que certains maris ont profité des mesures d’urgence sanitaire pour maltraiter et violenter physiquement leurs femmes allant jusqu’à leur expulsion du domicile conjugal.
La même source a précisé que les femmes victimes des violences sont âgées de 18 à 60 ans, soulignant que les trois quarts des cas de violence ont été enregistrés dans le domicile conjugal, un espace censé être un havre d’amour et de sécurité et non pas de violence et de cruauté qui ont touché même les enfants.
Le rapport de l’UAF souligne également que 10% des cas de violences sont aussi le fait de proches comme le frère, le père ou le fils.
+ 10% des cas de violences sont aussi le fait de proches comme le frère, le père ou le fils +
Pour le réseau de centres de secours, cette augmentation sans précédent des cas de violence à l’égard des femmes est liée aux conditions de confinement rendues difficiles pour les conjoints en charge de la famille qui étaient privé de leur travail en raison de la fermeture de nombreuses entreprises et leur incapacité financière à subvenir aux besoins quotidiens des membres de leurs familles.
Selon le rapport, les conditions de confinement ont également constitué une pression sur les maris, en particulier parmi ceux qui sont accros aux drogues et les femmes qui travaillent dans le secteur informe et se sont trouvées du jour au lendemain sans travail et n’ont aucune couverture sociale et sanitaire.
Tous ces facteurs et d’autres ont exacerbé les souffrances des femmes en l’absence de possibilité de quitter le domicile conjugal pour fuir la violence et ce à cause des mesures d’urgence sanitaire d’autant que les autorisations de sortie exceptionnelle ont été le plus souvent remis aux hommes.
De plus, selon ces ONG, les femmes ont aussi souffert de l’absence d’une approche genre. En ce sens que les mesures prises par le gouvernement pour atténuer la vulnérabilité en accordant des aides pécuniaires allant de 800 à 1.200 dirhams aux chefs de famille n’ont pas été basées sur une approche genre malgré les limites de ces aides, sachant que la plupart des femmes ne disposent pas de la carte Ramed et travaillent le plus souvent dans le secteur informel qui a été le plus touché par la crise sanitaire.