Après les menaces de mort reçues par l’actrice Loubna Abidar, un autre comédien du film sulfureux de Nabil Ayouch, boycotté au Maroc, raconte avoir réchapper à une violente agression.
Interrogé par ChoufTV, le comédien, qui porte les séquelles de son agression dans cette interview filmée, raconte: «Après ma sortie du studio d’une radio où je donnais une interview, je suis passé pas loin du quartier où j’habite et j’ai été surpris par quelqu’un qui n’était pas du coin qui me demande s’il peut me parler.» Il poursuit: «Pensant qu’il allait me poser des questions en rapport avec le film, j’ai répondu par l’affirmative. Il a tenté de m’immobiliser pour me balafrer le visage avec un couteau, mais il m’a touché au cou, m’accusant de donner une mauvaise image du Maroc.»
Si le jeune comédien assure que «le film porte un message», «dénonce la prostitution et appelle à la combattre», Much Loved n’en finit pas de faire des vagues depuis sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes. Le gouvernement marocain a notamment fait savoir que le long-métrage serait interdit de projection au Maroc, considérant qu’il comporte un «outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine».
En soutien au réalisateur et ses équipes, près de quatre-vingts cinéastes et producteurs travaillant en France ont souhaité dénoncer cette «censure» en signant une pétition. Parmi eux, les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne et Lucas Belvaux, ainsi que Arnaud Desplechin, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Costa-Gavras, Michel Hazanavicius, Riad Sattouf et le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun.
Article19.ma / Le Figaro