Pillage du patrimoine archéologique. Les autorités douanières de l’aéroport de Lavacolla, en Galice, au nord-ouest de l’Espagne, ont saisi, dimanche, de précieux fossiles dans les bagages d’un homme qui rentrait de vacances au Maroc.
Selon le site espagnol COPE, l’homme en question voyageait avec sept fossiles, sans avoir les documents nécessaires pour pouvoir les sortir du territoire marocain.
Après avoir été interrogé par les élément de la police à l’aéroport, l’homme a déclaré qu’il les avait achetés dans différents magasins différents lors de ses vacances mais sans factures.
La même source a indiqué que les autorités espagnoles ont demandé l’avis de leurs homologues marocains pour poursuivre ou non en justice cet homme pour « trafic de patrimoine géologique ».
A noter que le trafic illégal des fossiles et des animaux du Maroc constitue un sujet de préoccupation pour les chercheurs et les défenseurs du patrimoine marocain.
+ Il faut continuer à lutter contre la contrebande de fossiles +
Ces dernières années, les fossiles marocains vendus à l’extérieur du pays ont à plusieurs reprises fait la une des journaux, soulevant des questions sur un «marché noir des fossiles » qui menace le patrimoine géologique du pays.
Cette pratique a été dénoncée par le scientifique marocain Abdelouahed Lagnaoui qui a estimé dans une déclaration au journal électronique en version anglaise yabiladi.com que le travail des chercheurs au Maroc est entravé par de telles pratiques, expliquant que «dans certains pays, comme l’Allemagne, il existe des lois qui obligent les populations ou les personnes qui trouvent des fossiles et d’autres objets similaires à les remettre à l’université la plus proche».
Lagnaoui, du département de paléontologie et de stratigraphie de l’Université fédérale de Kaza en Russie, a ajouté que certaines personnes qui vendent des fossiles au Maroc ne connaissent pas leur valeur réelle alors que ceux qui les achètent «profitent de la situation des habitants de certaines régions du pays où ils n’ont d’autre ressource que la collecte et la vente de fossiles».
Selon le chercheur, les Marocains doivent réfléchir aux moyens de protéger leur patrimoine géologique en créant, par exemple, « des parcs géologiques dans les régions et les zones où les gens et les chercheurs trouvent assez souvent des fossiles ou des météorites, comme Tinghir, Tata et Zagora».
Il a aussi estimé que l’éducation et la sensibilisation peuvent également contribuer à la lutte contre la contrebande de fossiles.
Pour sa part, Abderrahim Mohib, archéologue au ministère de la Culture et co-directeur de la mission scientifique qui dirige les recherches archéologiques dans la région de Casablanca, a indiqué à yabiladi que le trafic illégal de fossiles n’est pas une nouveauté.
«Le problème dure depuis des années, malgré les lois et restrictions mises en place par le pays», a-t-il averti.
« Il faut continuer à lutter contre la contrebande de fossiles », a-t-il affirmé, ajoutant que «la Direction du patrimoine culturel avait déjà entamé, il y a quelques années, un cycle de formation pour les douaniers marocains afin qu’ils sachent quelles pièces ne doivent pas sortir du territoire marocain sans autorisation ».
Pour Mohib, il est aussi important que la police, la gendarmerie royale ainsi que les populations locales suivent une formation similaire à celle des douaniers.