Une première. La ministre PJDiste chargée des Marocains résidant à l’étranger, Nezha El Ouafi, a appelé, lors de l’ouverture de l’université d’hiver à Ifrane en présence de dizaines de jeunes marocains du monde, à « l’institutionnalisation de la religion juive au Maroc ».
Selon le site arabophone Siyassi, El Ouafi est revenue, à cette occasion, sur l’histoire du judaïsme au Maroc et la position du Sultan Mohammed V et son refus catégorique de mettre en oeuvre les mesures discriminatoires décidées par le gouvernement français de Vichy à l’encontre des juifs en déclarant qu’ « il n’y a pas de juifs, il n’y a pas de musulmans. Il n’y a que des sujets » et en refusant d’imposer tout signe discriminatoire aux juifs marocains.
La ministre a, par ailleurs, abordé la présence du judaïsme au Maroc rappelant que le royaume comptait des tribunaux juifs dans environ 24 villes et qu’il en existe encore un à Casablanca.
Et d’ajouter: l’institutionnalisation du judaïsme consacre le pluralisme confessionnel et culturel du pays.
+ Au Maroc, il n’y a pas de différence entre citoyens musulmans et citoyens juifs +
La ministre a, en outre, souligné l’importance du rôle de la culture dans le développement, à faire face à la montée de l’extrême droite et à contribuer à la résolution la crise de la l’immigration à l’étranger.
Pour rappel, dans un message aux participants à la deuxième conférence internationale sur le dialogue des cultures et des religions, le roi Mohammed VI a souligné qu’au « Maroc, il n’y a pas de différence entre citoyens musulmans et citoyens juifs, qui célèbrent toujours ensemble leurs fêtes religieuses respectives.
C’est, donc, en toute sécurité que Nos citoyens juifs assistent aux services des synagogues et accomplissent leurs pratiques cultuelles, notamment au cours des commémorations annuelles et des visites de sites religieux juifs. Ils travaillent aussi main dans la main avec leurs compatriotes de confession musulmane pour le bien de la mère-patrie ».
Le souverain a également fait savoir que « de tout temps, les Chrétiens de passage ou résidant au Maroc ont toujours bénéficié du droit d’exercer leur culte dans les églises. Certains de nos Ancêtres les Sultans avaient même fait don d’un lot de terrains pour la construction d’une église qui, aujourd’hui encore, accueille des fidèles ».
Par ailleurs, la ministre a relevé qu’au « fil du temps, la société marocaine a développé un sens aigu de l’entente et de l’acceptation de l’Autre et a fait preuve d’une volonté inébranlable de préserver la mémoire commune aux adeptes des Trois Religions et de conserver plus particulièrement l’esprit de coexistence et de concorde qui prévalait durant la période andalouse ».
« Fondé sur la Commanderie des Croyants et le rite sunnite malékite, ce modèle unique est le produit de réformes profondes visant à prémunir la société marocaine contre les risques liés à l’instrumentalisation idéologique de la religion et contre les courants subversifs », a précisé le souverain, soulignant que « c’est le sens de la mise en place d’une formation religieuse éclairée, marquée du sceau du juste milieu, de la modération et de la tolérance ».