Une classe politique amorphe? Au Maroc, et avant même d’entamer la discussion sur les détails du remaniement gouvernemental suite à l’appel du roi Mohammed VI d’apporter du sang neuf en recourant à une nouvelle génération de compétences, des divergences ont vu le jour entre les dirigeants des partis de la majorité entre ceux qui réclament le changement rapide de certains ministres et ceux qui insistent sur la nécessité de donner aux partis le temps nécessaire pour dénicher de véritables élites répondant aux aspirations de la nouvelle étape.
Le Mouvement populaire (MP), qui fait partie du gouvernement, a appelé à l’issue d’une réunion de son bureau politique à la tenue dans les plus brefs délais d’une rencontre des dirigeants des partis de la coalition gouvernementale pour prendre les mesures nécessaires, mais une autre source de la majorité a exprimé son étonnement quant à la position de ce parti, selon le site arabophone Hespress.
Un des dirigeants des partis de la majorité que les leaders de la coalition avaient déjà convenu, en marge de leur participation aux célébrations de la fête du Trône, de laisser aux partis le temps de rechercher les « profils ministrables » du niveau de ceux auxquels a appelé le roi Mohammed VI, ajoutant que la convocation d’une réunion des partis de la majorité pour discuter du remaniement n’aurait aucun sens alors que cette question n’a pas encore été examinée au sein même de ces formations politiques.
Les directives du roi concernant le remaniement ministériel « sont claires », en ce sens qu’elles soulignent la nécessité de rechercher des compétences et non pas se contenter de changement de personnes », note le site en expliquant qu’il s’agit pour « les partis d’en débattre aux niveaux des régions et provinces où il existe aussi des compétences qui ne sont pas nécessairement présentes au niveau du centre ».
+ Tout ce qui court sur la proposition de nouveaux portefeuilles est totalement faux +
Les partis participant au gouvernement « doivent d’abord élaborer une liste des compétences qu’ils proposent pour les postes ministériels, ce qui nécessite du temps, jusqu’au 20 août », affirme-t-on.
La même source a, en outre, précisé que « tout ce qui court sur la proposition de certains partis de nouveaux portefeuilles ministériels dont ils ne disposent pas dans le gouvernement actuel est totalement faux et que cette question est prématurée car elle dépend de la nature du remaniement, partiel ou élargi, que la chef du gouvernement n’a pas encore déterminé ».
Le chef du gouvernement et secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Saad Eddine El Othmani, aurait déjà commencé à contacter les dirigeants de la majorité dans la perspective de tenir une première réunion la semaine dernière, raconte-on. Mais il s’est avéré qu’il s’agissait de pures rumeurs, relève la même source.
Pour rappel, lors du discours du Trône, le roi a chargé le chef du gouvernement de soumettre à son appréciation des « propositions visant à renouveler et enrichir les postes de responsabilité, tant au sein du gouvernement que dans l’administration en les pourvoyant de profits de haut niveau, choisis selon les critères de compétences et de mérite ».