En Algérie, les vendredis se succèdent et se ressemblent. Et pour cause, en plein Ramadan, ce vendredi 17 mai, et pour la treizième semaine consécutive, les Algériens sont descendus par milliers pour exiger le report des élections présidentielles prévues le 4 juillet et surtout un changement du régime en place.
Selon le site d’info TSA, pour ce 13ème vendredi consécutif,les Algériens sont sortis en masse dans plusieurs villes du pays (Alger, Oran, Constantine, Annaba, El Tarf, El Oued, Bouira, Tizi Ouzou, Bejaia, Mostaganem, Tlemcen, Chlef, Saida, Mascara, Tiaret, Jijel, Bordj Bou Arreridj, Djelfa, etc.) pour réitérer leur rejet de la présidentielle du 4 juillet, réclamer le départ des fidèles de Bouteflika qui sont restés en place.
La principale cible des slogans lors des manifestations : le chef de l’d’état-major Ahmed Gaid-Salah, le premier ministre Nourredine Bedoui ou encore le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah, affirme-t-on.
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Le journal El Watan a rapporté que des policiers en tenue civile « communiquent à l’aide de leurs téléphones portables avec leurs collègues tous les renseignements », tout en marchant au milieu de la marée humaine.
Mais cela n’a pas intimidé les manifestants qui ont continué à battre le pavé et réclamer la fin de ce qu’on appelle « Le Système ».
Le « dégagisme » à l’égard des « B » est répété partout. Bensalah et Bedoui doivent partir, ne cessent de répéter partout les protestataires.
« Châab la yathik fèl Gaid » ; « Klitou lebled ya essarakine » ; « Saïmoune, samidoune, lil intikhabate rafidhoune » ; « silmiya, silmiya, el issaba dégage », « rouhou gâa, mazelna machyine » ; « FLN, dégage » ; « Makach el vote » ; « Dori, dori, ya Gaid Salah, echâab fayèk machi djahèh » ; « Châab mazal fi essilmiya » ; tels sont les refrains repris en chœur par les manifestants lors de leurs marches.
Pour l’heure, même si l’élection du 4 juillet suggérée par le régime en place est maintenue, il n’y a aucun candidat visible à quatre jours du délai réglementaire de dépôt des candidatures.
Selon le journal Liberté : « Si l’on en croit les décomptes du gouvernement, il y aurait un peu plus de 70 candidats à l’élection présidentielle du 4 juillet. Un listing qui ne tient pas compte, bien évidemment, du consentement du Conseil constitutionnel qui sera appelé à tamiser les échantillons. On n’en est pas encore là, même si la date butoir pour le dépôt des dossiers de candidature est, du point de vue réglementaire, fixée pour le dimanche 19 mai, soit 45 jours avant la date prévue pour les élections. »
Exception faite du parti El-Moustaqbel d’Abdelaziz Belaïd, qui a pris option ouvertement en faveur de la tenue des élections, aucune autre formation politique n’a pris franchement position en faveur du processus suggéré par le régime, ajoute la même source.