Voici les six cas qui pourront désormais permettre l’avortement

Le 16 mars, le roi Mohammed VI recevait en son palais de Casablanca, séparément, les ministres de la Justice et des Affaires islamiques d’une part et, d’autre part, le président du Conseil national des droits de l’Homme. Le roi a demandé à ces responsables de lui soumettre leur avis quant à un amendement de la loi sur l’avortement, partant du principe qu’ « on ne peut légaliser l’interdit ni prohiber le licite ». Un délai d’un mois avait été accordé ; il est aujourd’hui dépassé et les premières grandes lignes des propositions sont connues.

Ainsi, selon le très informé al Ahdath al Maghribiya, les orientations suggérées pour faire évoluer la législation interdisant (ou autorisant) le recours à l’avortement vont dans le sens d’une légalisation juridique de ce qui est considéré comme licite dans le corpus religieux. Six cas pourraient ainsi conduire à permettre l’interruption volontaire de grossesse : l’inceste, le viol, la mère handicapée mentale, la mère mineure, la grossesse présentant un danger pour la santé de la mère, la malformation fœtale (qui doit être précisée par des spécialistes).

Le principe retenu donc, on le voit, épouse parfaitement – et globalement – la logique religieuse qui ne permet d’interrompre une grossesse que dans des cas exceptionnels. Et les exceptions sont là. Cependant, si ces six conditions recommandées par le ministère de la Justice et le ministère des Affaires islamiques sont retenues, le Maroc aura connu une véritable révolution car au-delà des situations convenues du viol, de l’inceste et de la malformation, figure également celle de la mère mineure.

Qu’est-ce qu’une mère mineure ? Une jeune fille de moins de 18 ans qui a eu une relation sexuelle, laquelle pourrait être soit contrainte, soit consentie. Si la relation est contrainte, on tombe dans le cas déjà réglé du viol ; mais si le rapport est consenti, et que la jeune femme désormais enceinte ait le droit d’interrompre sa grossesse non désirée, cela ferait faire un pas de géant au Maroc en matière de liberté sexuelle. Cela signifierait en effet qu’une jeune fille, ayant « connu » un homme, sans viol ni violence, et étant tombée enceinte à la suite de ce rapport, pourrait avorter. Une révolution, donc…

Mais alors, quid de l’article 490 qui interdit « les relations sexuelles hors mariage » ?

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