Polémique – Ayouch tire à boulets rouges sur Benkirane et défend le ministre Amzazi à propos de l’enseignement des maths en français

Changeant le fusil d’epau, Noureddine Ayouch, membre du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), a exprimé « son soutien » indéfectible à la décision du ministre Saïd Amzazi d’enseigner les matières scientifiques en langue française estimant que le ministre de l’éducation nationale n’a pas enfreint la vision stratégique de la réforme de l’enseignement comme le prétend le leader islamiste et ex-chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane.

Ce dernier, rappelle-t-on, a accusé le ministre Amzazi d’avoir « transgressé les orientations » relatives à la stratégie de l’éducation assurant que la tentative d’introduire la langue française dans les matières scientifiques était une « ruse au service du lobby français ».

Dans un entretien avec le site arabophone Hespress, Ayouch a appelé l’ancien secrétaire général du Parti justice et développement (PJD) à respecter le travail du gouvernement concernant la réforme de l’enseignement et à ne pas mêler ce qui est politique et idéologique à la question de l’enseignement car il s’agit de l’avenir des jeunes générations.

Ayouch a estimé que l’enseignement des matières scientifiques en langues étrangères est conforme au discours royal dans lequel le souverain avait, il y a 4 ans, abordé la problématique de l’enseignement de ces matières en arabe dans les cycles primaire et secondaire et en français dans le supérieur, une erreur, selon Ayouch, qu’il est temps de corriger.

+ L’enseignement doit être assuré dans la langue de Molière +

Membre actif du CSE, Ayouch affirme avoir soutenu l’enseignement des matières scientifiques en langue anglaise et non seulement en français mais comme le Maroc ne dispose pas des cadres nécessaires il préfère que cet enseignement soit assuré dans la langue de Molière.

Ayouch a estimé que Benkirane et le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI), Nizar Baraka, tentent de tromper l’opinion publique en évoquant la question de l’identité nationale dans la constitution, or « notre identité est multiple: arabe, amazighe, africaine, andalouse et judaïque ».

Il a assuré que plusieurs hommes politiques, qui critiquent l’enseignement des matières scientifiques en langue française, envoyent leurs enfants dans les meilleures écoles américaines, françaises, espagnoles et allemandes, relevant que les positions exprimées à ce sujet par le PJD, le PI et un autre parti ont un objectif électoraliste.

Pour Ayouch, la question est de savoir « quel avenir voudrait-on pour nos enfants? ». Et de souligner que l’une des causes du chômage des diplômés reste la mauvaise qualité de l’enseignement.

« Une langue est un outil de communication et ne constitue pas une question identitaire…la langue des Marocains est le dialecte et non pas l’arabe », a-t-il affirmé avant d’ajouter que Benkirane ne comprend pas l’arabe et parle en dialecte, pour preuve, selon Ayouch, c’est feu Mohamed Baha qui lui écrivait ses discours comme il l’avait reconnu lui même et ce n’est pas une tare.

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