La bataille de Mossoul est l’une des plus grandes guerres urbaines depuis la Seconde guerre mondiale

L’opération militaire qui s’est intensifiée dans la ville de Mossoul, depuis fin décembre, pour en déloger les combattants du groupe terroriste « Etat islamique » (EI), est l’une des batailles urbaines les plus féroces depuis la Seconde guerre mondiale, a déclaré mercredi la Coordinatrice humanitaire de l’ONU pour l’Irak, Lise Grande. 

“Mossoul représente peut-être l’une des plus grandes batailles urbaines jamais vécues depuis la Seconde guerre mondiale”, a indiqué Mme Grande lors d’une vidéoconférence depuis Bagdad.

L’opération humanitaire que l’ONU mène dans cette ville, en collaboration avec le gouvernement irakien, est d’une “ampleur exceptionnelle”, a dit la responsable onusienne.

Près de 750.000 civils sont toujours coincés dans la partie occidentale de la ville, sous le contrôle de « Daesh », a-t-elle dit, ajoutant qu’une opération militaire dans cette partie pourrait s’avérer dangereuse vu la structure de la ville et sa densité.

Selon Mme Grande, les civils qui ont pu s’échapper de la partie ouest ont fait état d’opérations de liquidation directe par les combattants de l’EI des personnes tentant de fuir la ville, ou même de se procurer de la nourriture et de l’eau.

“47 pc des victimes de cette guerre sont des civils”, s’est-elle alarmée. “Pour mettre cela en perspective, sachez que normalement le pourcentage des victimes civiles des guerres similaires oscille en 15 et 20 pc”, a-t-elle ajouté.

En outre, « Daesh » continue d’utiliser les civils comme des “boucliers humains”, a noté Mme Grande, faisant part des craintes de l’ONU que l’EI pourrait dans les semaines à venir assiéger la ville, à mesure que l’étau se resserre sur le groupe terroriste.

“Pour être préparés à ce cas de figure, nous sommes en cours d’élargissement de trois camps de réfugiés existants, et nous procéderons à la construction de neuf autres”, a déclaré la responsable onusienne.

L’ONU et ses partenaires examinent actuellement le modus operandi d’une opération humanitaire dans le cas d’un siège de Mossoul-ouest, notamment le largage des aides alimentaires, a-t-elle expliqué.

Mme Grande a fait savoir que les forces irakiennes ont pu libérer entre 75 et 80 pc de la partie est de la ville, où vivent quelque 400.000 personnes. Aujourd’hui, “les forces de sécurité irakiennes contrôlent entre 30 et 40 pc de l’ensemble de la ville”, divisée verticalement par le Tigre.

Depuis l’émergence de l’EI à la mi-2014, 4,5 millions d’Irakiens ont fui leur foyers. Durant l’année dernière, 18 villes et villages ont été repris par les forces irakiennes, permettant à un million de déplacés de retourner chez eux.

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