Au Maroc, la crise entre la direction de la Royal Air Maroc et l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) se poursuit pour la 3ème semaine sans que les deux parties ne trouvent un accord pour mettre fin aux énormes pertes du transporteur national, estimées à des millions de dirhams, et aux souffrances qu’endurent chaque jour des milliers de voyageurs, avec à ce jour plus de 210 vols annulés dont 8 au cours de la seule journée de dimanche dernier.
Une source proche du dossier a indiqué au quotidien Akhbar Alyaoum qu’il est difficile de déterminer l’ampleur des pertes quotidiennes vu le nombre de vols annulés, dont les passagers, ont été indemnisés, et les dépenses engagées par la RAM à cause de l’immobilisation au sol de ses appareils.
La même source a ajouté que le dialogue entre les deux parties est toujours dans l’impasse en raison des revendications « surréalistes des pilotes, notamment celles relatives à l’augmentation des salaires dont la satisfaction coutera plus de 250 millions de dirhams annuellement à la compagnie en cas d’une suite favorable. Ce qui semble être impossible dans la situation actuelle de la RAM ».
Elle a également souligné que les pilotes de la RAM touchent des salaires allant de 10 à 15 millions de centimes mensuellement, des salaires équivalant à ceux versés par exemple à leurs collègues en France mais dépassant de loin les rémunérations d’autres compagnies internationales, relevant que l’AMPL a rejeté plusieurs propositions qu’elle avait acceptées dont une augmentation de salaires étalée sur 3 ans.
Coïncidait avec les vacances de l’été et les perturbations que connaît le secteur durant cette période au niveau international, la grève des pilotes a aggravé l’ampleur des pertes de la RAM qui a été obligé à louer 6 avions pour répondre à la demande, a indiqué une autre source au journal.
Pour sa part, l’AMPL, qui représente environ 60 % des pilotes de ligne, n’a pas confirmé ces données, a précisé Akhbar Alyaoum, l’Association affirmant qu’il ne s’agit pas d’un mouvement de grève mais seulement d’un mouvement de protestation contre les heures supplémentaires. Toutefois, elle appelle à une augmentation des salaires dans les plus brefs délais sans attendre l’application de la convention signée entre le gouvernement et la RAM, à la réduction des heures de travail et à la réouverture de l’école d’aviation qui a été fermée récemment.
