Un exploit sans précédent. Des jeunes de la ville de Chefchaouen ont sauvé une fillette de la vie d’enfer que lui fait subir sa mère après qu’ils aient vu cette dernière, une mendiante, frapper avec « une violence inouïe » l’enfant d’à peine deux ans.
Alors que Saad Ben Abad et Yasser Alhadri, deux jeunes acteurs associatifs, se promenaient au quartier Hanane de Chefchaouen, ils ont vu une mendiante assise par terre en train de frapper de manière hystérique une fillette dont le corps porte les traces de violence, a indiqué à Alyaoum 24 le président de « la Ligue nationale pour le développement social, culturel et économique », Abdelali Rami.
Devant de scène désolante, les deux jeunes ont pris contact avec les autorités locales pour s’assurer de la relation parentale entre la fillette et la mendiante et aussi pour un examen médical de l’enfant pour connaître les préjudices corporels que lui aurait causé la violence qu’elle subissait.
Transportée à l’hôpital provincial, l’examen médical effectué sur la fillette en présence de policiers, de représentants des autorités locales et du croissant rouge a révélé que la fillette était effectivement l’enfant de la femme en question mais que cette dernière souffre de troubles mentaux aigus.
Suite aux résultats de l’examen médical, un acteur de la société civile, Mustapha Salah, a logé la mère et la fillette dans un hôtel de la ville dans l’attente de la décision du parquet général de confier la garde de l’enfant à une institution de protection de l’enfance à Chefchaouen et de placer la mère à l’hôpital des maladies mentales à Tétouan.
Après le dénouement de cette triste affaire, les deux jeunes ont d’abord tenu à remercier tous ceux qui se sont mobilisés sur Facebook en vue de sauver la fillette de l’enfer qu’elle vivait.
L’un des deux jeunes a affirmé que lorsqu’il a pris dans ses bras la fillette, il a senti qu’elle demandait de l’aide « ce qui m’a poussé à ne pas la laisser tomber et à la sauver, croyant qu’elle était peut-être enlevée à ses vrais parents ».
Il a ajouté qu’il ne parvient pas encore à effacer de sa mémoire la scène de violence à laquelle il a assistée et de conclure : « Que puis-je dire : maudite soit la pauvreté, maudits soient ceux qui exploitent sexuellement des déséquilibrées mentales comme cette femme ».