INCIDENT DU RIF – Les paysans menacent de monter au créneau contre les gendarmes de la région

La tension risque de monter d’un cran dans la région montagneuse de Bab Bered, dans le Rif. Et pour cause, les paysans de Dar Jarmoun, dont la majorité vit de la culture du cannabis, menacent d’organiser des manifs pour dénoncer « les représailles » exercés à leur encontre par des gendarmes de la région, disent-ils.

Malgré les tentatives des autorités locales de contenir la situation, des acteurs de la société civile ont lancé des appels à « la mobilisation » contre les forces de l’ordre, selon le journal Almassae.

« Nous avons suivi avec beaucoup d’inquiétude l’évolution de la situation à Dar Jarmoun lors de la séquestration par les habitants des gendarmes venus perquisitionner deux maisons. Cette fois les choses se sont dénouées pacifiquement », a indiqué à Almassae le président de la confédération des associations Ghmara pour le développement, Abdellah Nourou

Ce dernier a précisé que les perquisitions se sont multipliées dans cette région depuis les manifestations de 2010 à Bab Berred, province de Chefchaouen, appelant à « la cessation des perquisitions sans un mandat délivré par le parquet ».

Par conséquent, a-t-il poursuivi, nous craignons que la situation ne vient à s’envenimer davantage… ».

Revenant sur la séquestration, samedi dernier, des gendarmes à douar Jarmoun, le journal a rappelé que ces derniers sont arrivés à Douar Jarmoun à la recherche d’une personne impliquée dans le trafic de drogue. Cependant, les habitants de ce douar ont été surpris après que les gendarmes se sont scindés en deux équipes dont une a tenté de perquisitionner la maison d’une autre personne que celle recherchée.

Refusant de montrer aux habitants leur mandat de perquisition, les gendarmes en question ont été encerclés et séquestrés dans un garage pendant plusieurs heures avant qu’une centaine de leurs collègues, dont des hauts gradés, ne soient dépêchés, sur instructions du haut commandement de la gendarmerie, pour les libérer.

La situation allait même se transformer en affrontement entre les habitants et les éléments sécuritaires, rappelle encore le journal, si certains jeunes du douar n’étaient entrés en dialogue avec les autorités qui encerclaient les lieux et qui ont accepté, finalement, que soient libérés les gendarmes séquestrés à condition qu’aucune personne ne soit arrêtée et qu’aucune saisie ne soit opérée.

Article19.ma