Prévenir le Sida et accélérer la riposte, nouveau défi pour mettre fin à cette épidémie d’ici 2030

Commémorée le 1er décembre de chaque année, la journée mondiale de lutte contre le Sida est célébrée désormais avec une fin ultime à atteindre d’ici 2030: mettre fin à cette épidémie mortelle, ayant angoissé l’humanité pendant plus de trois décennies, en accélérant la riposte et assurant une prévention optimale.

Célébrée cette année sous le thème: « Levons la main pour la prévention », cette journée a pour but de sensibiliser à la problématique du Sida et d’appeler à mettre en œuvre des stratégies appropriées basées sur la prévention optimale, assurer la prise en charge complète des personnes atteintes du SIDA, limiter sa prévalence et lutter contre la stigmatisation des personnes atteintes du VIH.

Fort de son engagement dans la lutte contre cette épidémie, le Maroc qui vient d’achever son programme national de lutte contre le Sida 2012-2016, prépare, d’après des données du ministère de la Santé, un nouveau plan stratégique national 2017-2021, basé sur l’initiative préconisée par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD), en vue d’accélérer la riposte mondiale au VIH/sida en 2020 et mettre fin à l’épidémie en 2030.

Cette initiative porte sur la réalisation des objectifs dits « les trois 90 » d’ici 2020, à savoir, permettre à 90 % des personnes vivant avec le VIH de connaitre leur statut sérologique, grâce à des stratégies de dépistage bien ciblées, permettre à 90 % parmi elles de recevoir un traitement antirétroviral (ARV) et à 90 % des personnes sous traitement contre le VIH d’atteindre une charge virale indétectable, soit un état de suppression virale, afin d’améliorer leur état de santé et réduire ainsi la transmission du VIH, explique le directeur de l’ONUSIDA au Maroc, Kamal Alami, dans un entretien à la MAP.

M. Alami a relevé, par ailleurs, que bien que l’infection du VIH n’ait pas encore de traitement curatif permettant la guérison définitive, le traitement antirétroviral augmente le niveau de lymphocytes, et rend indétectable la charge virale dans le sang (la quantité de particules virale dans un millilitre de sang), ce qui permet de maintenir la personne infectée en bonne santé, améliorer son niveau d’immunité et empêcher la transmission du virus en cas de rapports sexuels, voire même prolonger la durée de sa vie.

Il a aussi annoncé que selon les estimations de l’ONUSIDA et du ministère de la Santé entre mars et juin 2016, le nombre de personnes vivant avec le VIH au Maroc affiche « une baisse remarquable » du taux d’infection par le SIDA, faisant valoir que le nombre des nouvelles infections enregistrées en 2010 est passé de 1.800 à 1.200 nouvelles infections enregistrées en 2015.

M . Alami a également fait savoir que le nombre de personnes atteintes du VIH a atteint 24.000 en 2015, tandis que celui des décès enregistrés à cause d’une infection du VIH s’établit à 900 personnes, soulignant que 50 % des marocains atteints du SIDA, ignorent qu’ils sont porteurs du virus.

Il a relevé en outre que cette baisse du taux d’infection reflète l’efficacité des stratégies mises en œuvre au niveau national pour limiter la prévalence de cette maladie, notamment les efforts déployés par le ministère de la Santé et ses partenaires de la société civile, tel le plan de lutte contre le Sida 2012-2016.

Ce plan mis en œuvre par le ministère de la Santé dans le but d’augmenter le taux de dépistage au Maroc à travers le lancement de plusieurs campagnes de dépistage dans les différentes régions du Royaume a porté ses fruits, s’est réjoui M. Alami, faisant savoir que le nombre des tests de dépistage est passé de 68.000 réalisés en 2011 à plus de 600.000 effectués annuellement.

Le directeur de l’ONUSIDA au Maroc s’est également félicité de l’évolution de l’accès au traitement antirétroviral des personnes dépistées par le VIH depuis 2011, notant que le nombre de 1.200 nouvelles infections demeure toutefois un « chiffre important » qui incite à multiplier les efforts pour renforcer la prévention, favoriser le dépistage et assurer le traitement et la prise en charge des personnes atteintes du virus.

Communément connu sous l’acronyme (SIDA), le syndrome d’immunodéficience acquise est le dernier stade de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui s’attaque aux cellules du système immunitaire et les détruit ou les rend inefficaces. Cette épidémie mortelle, qui peut se déclarer au bout de 10 à 15 ans, est transmissible en cas de rapports sexuels non protégés, d’une transfusion de sang infecté ou de l’échange de seringues contaminées. Il se transmet aussi de la mère à l’enfant pendant la grossesse, ou l’allaitement au sein.

Le soin de cette maladie est devenu possible grâce au traitement antirétroviral standard, qui consiste à associer au moins 3 médicaments antirétroviraux (ARV) pour supprimer au maximum le VIH et arrêter l’évolution de la maladie dans le sang. Cependant, ce traitement reste inaccessible pour une bonne partie de la population dans le monde. Ainsi, tous les acteurs concernés sont appelés à rejoindre l’initiative préconisée par l’ONUSIDA sous le signe « accélérer la riposte », en vue d’offrir une nouvelle chance aux personnes atteintes du VIH et réaliser cet objectif visionnaire, de mettre fin à l’épidémie la plus grave de la mémoire de l’Homme depuis plus de trente années, d’ici 2030.

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