Les Etats-Unis pensent pouvoir débloquer un iPhone sans Apple

Les autorités américaines ont annoncé lundi qu’une « tierce partie » leur avait présenté la veille une méthode susceptible de leur permettre d’avoir accès aux données de l’iPhone d’un des auteurs de la tuerie de San Bernardino sans la collaboration d’Apple.

Ce rebondissement pourrait entraîner la fin du bras de fer judiciaire très médiatisé opposant les autorités américaines, qui défendent des impératifs de sécurité, à Apple, qui met en avant la protection des données des utilisateurs de ses appareils.

Un juge fédéral de Californie a accédé lundi soir à la demande des autorités américaines de reporter une audience prévue mardi, le temps pour le FBI de tester la méthode en question, au sujet de laquelle les autorités n’ont livré aucun détail.

Le département américain de la Justice a précisé qu’il tiendrait le tribunal informé le 5 avril.

L’Etat américain a déjà obtenu de la justice qu’Apple mette au point un logiciel pour désactiver les codes personnels protégeant l’accès aux données de l’iPhone de Syed Rizwan Farook, un des auteurs de la tuerie de San Bernardino, en Californie, qui a fait 14 morts et 22 blessés le 2 décembre dernier. Les deux auteurs de la fusillade ont ensuite été abattus par les forces de l’ordre.

Soutenu par une grande partie du secteur des nouvelles technologies, Apple conteste cette décision de justice au motif qu’elle pourrait amener les utilisateurs de ses appareils à douter de la confidentialité de leurs données.

Les autorités américaines soutenaient jusqu’à lundi qu’elles ne pouvaient pas débloquer l’iPhone sans l’aide d’Apple, ce qui rendait sceptiques nombre de spécialistes du secteur. Ces doutes ont été renforcés avec l’annonce surprise de l’intervention d’une « tierce partie » proposant une méthode possible seulement deux jours avant le prochain examen du dossier par un juge fédéral.

Le département de la Justice s’est dit « prudemment optimiste » sur les chances de succès de cette méthode.

Apple a déclaré que si les autorités parvenaient à pénétrer dans le système de l’appareil sans son aide, ce qui pourrait révéler des failles non détectées jusqu’à présent, le groupe de Cupertino espérait qu’elles l’informeraient de la manière dont elles y sont parvenues. Si l’Etat met fin à la bataille judiciaire, il n’y sera toutefois pas contraint.

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