Casablanca: L’hôtel Lincoln fera peau neuve

Bâti dans les années 1910, l’hôtel Lincoln pouvait il y a encore quelques années être considéré comme un joyau architectural de la métropole économique du Royaume. Situé sur le boulevard Mohammed V, en plein cœur du centre-ville, l’établissement se démarquait par son style néo-mauresque et ses linteaux en bois sculpté.

Néanmoins, au fil du temps, l’hôtel a perdu de sa grandeur dans la mesure où sa façade a noirci et il n’a plus été entretenu, jusqu’à ce qu’une de ses terrasses s’effondrait en 1989, causant la mort de deux personnes. Evacué de ses occupants à la suite de ce drame, l’hôtel a été laissé à l’abandon. Il a continué à s’écrouler et à faire des victimes.

Consciente de la valeur inestimable de cet édifice, la commune urbaine de Casablanca a récemment lancé un appel à manifestation d’intérêt pour le réaménagement et la rénovation de l’Hôtel, qui avait été conçu par l’architecte français Hubert Bride en 1916 sur une superficie de 3.000 m2.

Selon l’annonce faite par la Commune urbaine, ce projet prévoit la rénovation de l’hôtel sur une superficie de 2.500 m2 pour sauvegarder son cachet architectural authentique. Ainsi, il a été décidé de présenter aux investisseurs et promoteurs immobiliers, le 10 novembre courant, le projet de rénovation et de réaménagement de l’hôtel Lincoln, pour qu’ils puissent déposer leurs soumissions.

En attendant la mise en oeuvre de cet ambitieux projet, les Casablancais devraient encore attendre pour qu’un jour ce monument renaisse de ses cendres. Ils devront faire avec le décor des décombres du bâtiment qui s’effrite à la longue et qui pour le moment est entouré d’une clôture métallique comme seule protection des piétons et des usagers du tramway qui passent à côté.

Hotel Lincoln, classé depuis 2000 parmi les monuments Art Déco de Casablanca par le ministère de la Culture, avait accueilli des personnalités nationales et internationales des plus importantes lors de la période du protectorat. Ce bijou architectural de son temps, a été laissé à l’abandon ces dernières décennies et plusieurs SDF, qui y avaient trouvé refuge, ont péri dans l’effondrement sporadique de ses murs ou de ses toits.

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