Suède: Pas de décision sur la question du Sahara au parlement « pour le moment »

Le président de la Commission des Affaires étrangères au parlement suédois, Kenneth G. Forslund, du Parti Social-démocrate au pouvoir, a affirmé que son pays « n’est pas pour le moment sur le point de prendre une position dans une direction ou une autre » au sujet du Sahara, se disant « surpris par la tournure prise par cette affaire qui est partie, selon lui, de « rumeurs ».

    « Pourquoi cela survient précisément maintenant est une question que nous ne comprenons tout simplement pas », a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP à l’issue d’une rencontre mardi entre les membres de la dite commission avec la délégation marocaine de partis de gauche en visite à Stockholm.

Invité à clarifier une fois pour toute si le parlement allait oui ou non prendre une quelconque décision au sujet de la question du Sahara, il s’est contenté de répéter : « Une décision de reconnaissance relève des attributions du gouvernement. Il (le gouvernement) n’est pas en position, pour le moment, de prendre une décision dans un sens ou un autre au plutôt avant le printemps de l’année prochaine ».

« Je doute qu’elle soit prise même à ce moment étant donné qu’il y aura besoin d’un processus de dialogue politique après qu’un tel travail d’évaluation soit complété », a-t-il poursuivi.

« Je ne crois pas qu’on verra une fin de cette discussion au moins à court terme », a encore dit le député du parti social-démocrate au pouvoir depuis 2014.

Et d’ajouter : « Nous soutenons le processus de paix de l’ONU et le travail de son envoyé, Christopher Ross. Bien sûr, nous voulons voir une solution pacifique à ce différend qui a duré une longue période et je crois, pour être honnête, qu’il continuera encore pour un moment ».

« Nous allons entreprendre notre processus maintenant et voir quelles sont les conclusions du travail (d’évaluation) engagé », a-t-il enchaîné avant de rappeler que « le précédent gouvernement a estimé qu’il n’y avait pas les prérequis nécessaires pour permettre à la Suède de reconnaitre la rasd comme Etat souverain et nous allons voir quelles sont les conclusions du travail en cours ».

« Je suis assez confiant que les résultats de cela soulèvera bien des questions que nous devons traiter. Je pense qu’il s’agit là d’un processus qui prendra du temps », a-t-il expliqué.

Il a espéré « un retour à la normale » dans les relations entre la Suède et le Maroc.

Et de plaider: « Si seulement tout le monde retrouve le calme et regarde ce qui se passe vraiment et permet de faire halte à toutes les rumeurs car il y a eu beaucoup de rumeurs durant les deux semaines précédentes, dont certains sont au fait, pour ceux qui connaissent ne serait-ce qu’une chose ou deux de la politique en Suède, qu’il s’agit d’accusations qui sont impossibles à croire ».

« Si tout le monde retrouve le calme et permet au dialogue de reprendre, je pense que nous pouvons avancer vers de bonnes relations. Au fait, je pense que les relations entre nos deux pays sont bonnes », a encore affirmé le président de la commission des Affaires étrangères du parlement du pays scandinave.

Au sujet de la teneur des entretiens de la Commission des AE du parlement suédois avec la délégation marocaine, Kenneth G. Forslund a souligné que les discussions ont été « franches et ouvertes ».

« J’ai expliqué les décisions précédentes du parlement suédois et l’évolution du processus, où sommes-nous maintenant avec le gouvernement suédois et son ministère des AE qui est engagé dans un processus pour évaluer les relations entre la Suède et le Maroc et la situation au Maroc et au Sahara occidental », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « ce travail sera présenté au ministère des AE fin février 2016, ce qui donnera lieu, je pense, à un processus politique et de dialogue sur le résultat du travail de l’ambassadeur Florien ».

Il a rappelé que ce dernier a « visité le Maroc et parlé à différentes parties de ce sujet, il a été aussi à New York pour rencontrer notamment le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU « .

Interrogé sur un éventuel changement de position de son pays sur cette question, il a répondu qu’il ne voit « pas de changement dans un futur proche ».

« Nous sommes en fait surpris que cette affaire ait surgi soudainement et qu’il y a un intense intérêt que nous n’arrivons pas à en comprendre les raisons », a indiqué le député suédois.

Article19.ma