Analyse – Restaurer demain

Par Rachid Idrissi Kaitouni

La crise engendrée par le coronavirus sera-t-elle de genre humain ou sera-t-elle encore gérée dans la froideur exclusive des laboratoires, des discours de scientifiques,qui même lorsqu’ils s’articulent autour de mots non savants, n’en demeurent pas moins déroutants et effrayants pour le commun des mortels.

A défaut de réhabiliter le discours politique, les dirigeants s’efforcent de dispatcher leurs allocutions par des » tracking » d’intervenants qui rajoutent à notre incertitude une bonne dose de détresse.

L’occurrence du coronavirus
dans le temps et l’espace ne devrait pas suffire à compenser les conséquences drastiques, que la collecte des systèmes intégrés par l’intelligence artificielle, est en mesure de débrailler quant au devenir de la liberté et la démocratie…

Plus que le dépistage faciale, ou le traçage systématique ne peuvent fournir aujourd’hui dans la détection des porteurs du Covid-19; c’est l’insoutenable restriction de la liberté d’aller et de venir qui sera sous contrôle permanent et définitif …une avancée spectaculaire pour détecter le virus mais un indescriptible désastre des libertés publiques et droits de l’homme,si ce procédé venait à être utilisés à mauvaise escient !

Dans ce nouveau monde, l’individu n’aura pas besoin de fournir des renseignements le concernant, une simple puce, sous cutané, ou un téléphone portable fera en un clic le travail que tous les systèmes de sécurité ne pouvaient obtenir.

Après avoir remporter des triomphes successifs sur les systèmes totalitaires, l’ultra libéralisme a décrété la fin de l’histoire, non sans se soucier si l’homme, ce consommateur du marché, n’était autre chose que des courbes et des indices justifiant les performances de rentabilité à la gloire de la mondialisation…

Une culture de rupture, où l’homme n’est plus désormais une finalité mais un simple objet de calcul rendu possible grâce à la numérisation et où l’Etat, lorsqu’il n’est pas forgé dans l’autoritarisme ou conduit par une médiocratie pour n’être réduit qu’à un gestionnaire à charge. Un espace, une seconde zone où s’empêtrent et s’engouffrent tous les domaines sans valeurs ajoutée…en un mot le social !

La crise du Covid-19 ne sera pas sans conséquence sur le devenir de l’homme et de la biosphère malgré les billions de dollars qui y sont injectés pour venir à bout de ce fléau et pour tenter de rétablir, au fur et à mesure, les rapports économiques et financiers de la situation anté
endémie.

À coup sûr, c’est la fin de l’ultra libéralisme.

Le monde qui se dessine, ne sera pas celui d’hier. Il ne fera pas l’impasse sur les propres ressources humaines et les potentialités de la nature.

La place de celui-ci, comme idéologie première ne sera ni confisquée ni réduite à une fonction managériale.

La réhabilitation de l’Etat providence mise en exergue par l’extraordinaire comportement du corps médical, de celui des enseignants et de la recherche …montent en surface pour faire apparaître les valeurs sociales et humanistes qui orienteront les comportements futurs.

Le retour en force de la solidarité qui s’exprime par des simples applaudissements pour saluer les hommes et les femmes qui sont sur le front de ce terrible fléau jusqu’aux redéploiements les plus sophistiqués de techniques et de productions en matière de recherche scientifique en passant par les arrangements les plus ingénieux de production de masques ou de respirateurs artificiels sont autant d’indicateurs de ce que sera la solidarité demain.

Le monde naissant trouvera probablement des ressources plus humaines et non spéculatives de la biosphère pour établir de nouveaux rapports entre les êtres vivants et leurs milieux de vie!

Les humanités naissent dans la douleur… La partie n’est pas gagnée… Le fascisme veille… La vigilance est de rigueur…soit que de confinement en cantonnement les espaces et territoires ne soient réduits qu’à des réserves humaines, soit que cette période s’ouvrira sur une nouvelle humanité; celle qui aura retenue la leçon du coronavirus…

Rachid Idrissi Kaitouni

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