Changement de cap. La France a décidé de mettre progressivement fin aux « imams détachés » envoyés par d’autres pays et la formation de davantage d’imams en France, interdisant ainsi, selon alyaoum24, au Maroc de veiller à la sûreté spirituelle de plus 1,3 millions de marocains résidant dans l’hexagone et de lutter contre les groupes islamistes extrémistes qui tentent à enrôler les jeunes marocains en Europe et particulièrement en France.
Alors que les relations bilatérales entre Rabat et Paris ont connu une certaine froideur il y a quelques mois, avant qu’elles ne s’améliorent ces derniers jours, il semble que le président français soit conscient de la sensibilité de la question de la sûreté spirituelle de la communauté marocaine pour le Maroc. Il a ainsi salué la coopération « idéale » avec le Maroc et l’Algérie, tout en soulignant qu’aucun pays étranger ne serait autorisé à influencer l’éducation et les affaires religieuses en France, le discours du président français étant plus adressé à la Turquie, compte tenu des profondes divergences entre les deux pays à tous les niveaux.
Dans un discours consacré à la lutte contre le « séparatisme islamiste » en France lors d’un déplacement mardi à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, le président français Emmanuel Macron a annoncé la fin progressive des « imams détachés » et a parallèlement encouragé le nombre d’imams formés en France. Il a également annoncé que sera mis fin à l’accueil des quelque 300 « psalmodieurs » reçus chaque année durant la période du ramadan.
+ « Le séparatisme islamiste est incompatible avec la liberté et l’égalité… » +
Selon l’agence de presse française AFP, la France accueille actuellement des « imams détachés » provenant d’autres pays et financés par eux, dans le cadre d’accords bilatéraux. On en compte ainsi environ 300 permanents, dont 150 proviennent de la Turquie, 120 de l’Algérie et une trentaine du Maroc, les principaux pays d’origine des 4 à 5 millions de musulmans en France. Ces religieux forment une petite partie du nombre d’imams en France – souvent bénévoles voire itinérants – officiant dans les 2 500 lieux de culte musulmans. Ce nombre n’est pas précisément connu mais est estimé à environ 1 800 imams.
Emmanuel Macron a choisi Mulhouse pour ces annonces, une ville où se dresse le chantier de l’immense mosquée An-Nour, financé en large partie par une ONG du Qatar. La visite du président français se déroulait également dans la ville de Bourtzwiller, à proximité de Mulhouse, où sont présentes, selon lui, des' »associations qui prônent de sortir de la République », « la déscolarisation, des influences extérieures »… .
« Le séparatisme islamiste est incompatible avec la liberté et l’égalité, incompatible avec l’indivisibilité de la République et la nécessaire unité de la nation », a affirmé le chef de l’État français dans un discours devant des responsables locaux et des habitants du quartier de Bourtzwiller, estimant que « le séparatisme » constitue un « ennemi » de la République.
+ La nouvelle mesure semble viser principalement le Maroc et l’Algérie +
A cet égard, le président français a proposé de nouvelles mesures: reprendre le contrôle et lutter contre les influences étrangères, notamment dans les écoles et les lieux de culte, la formation française des Imams en mettant fin aux Imams du Maroc, de l’Algérie et de la Turquie, interdire l’enseignement des deux langues l’arabe et le turc au niveau du primaire par des enseignants étrangers, et interdire tous les financements étrangers des mosquées ou des lieux de culte en Franc, selon les médias français et espagnols.
Ces nouvelles mesures signifient la fin du programme « Enseignants de langues et de culture » mis en place depuis 1977 que l’État français utilise pour faire appel à des enseignants du Maroc, d’Algérie, d’Espagne, de Croatie, du Portugal, de Serbie, de Tunisie et de Turquie pour enseigner à leurs ressortissants leur langue et leur culture en France. Cependant, selon alyaoum24, la nouvelle mesure semble viser principalement le Maroc et l’Algérie.
Le journal « El Pais » a précisé que la France souhaitait se débarrasser de 300 imams du Maroc, de l’Algérie et de la Turquie, qui sont accueillis chaque année dans les différentes mosquées françaises.
La France a accueilli l’année dernière environ un tiers des mourchidines et mourchidates envoyés l’année dernière à l’étranger par le Maroc à l’occasion du mois de Ramadan, la France ayant été en tête avec 224 imams et mourchides, suivie par l’Espagne avec 170 imams et des pays comme l’Italie, l’Allemagne et la Belgique, où vivent des milliers de Marocains.
En 2019, le ministère marocain des affaires islamiques a envoyé 164 imams en France, 56 en Espagne, 24 aux Pays-Bas, 6 en Suède, 98 au Danemark, 26 en Allemagne, 62 en Italie et 49 en Belgique, le reste des imams étant affiliés à la Fondation Hassan II ou sont indépendants.
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C »est une mesure salutaire qui permet de préserver les musulmanes et les musulmans de France des influences extrêmes et de les aider à s’intégrer dans le pays tout en conservant leurs racines