Un nouveau scandale auquel doit faire face Zuckerberg. Et pour cause, pensant des années, Facebook a partagé avec certains géants des technologies de l’information et de la communication les données personnelles de ses utilisateurs, exemptant ainsi ces partenaires commerciaux des règles de confidentialité, a rapporté mercredi le quotidien américain The New York Times.
Ces arrangements « spéciaux » sont détaillés dans des centaines de documents de Facebook obtenus par le New York Times, lesquels documents ont été générés en 2017 par le système interne de suivi des partenariats de la société et qui illustrent les pratiques de partage des données du réseau social.
Selon le journal américain, ces documents montrent que les données à caractère personnel sont devenues le produit de base le plus prisé de l’ère numérique, négociées à grande échelle par certaines des sociétés les plus puissantes de la Silicon Valley et au-delà.
La même source a ajouté que « le partage des données profitait à tout le monde. En poussant vers une croissance considérable, Facebook a eu plus d’utilisateurs et a augmenté ses revenus publicitaires. Les entreprises partenaires ont acquis des fonctionnalités pour rendre leurs produits plus attractifs. »
Les utilisateurs de Facebook connectés avec des amis sur différents appareils et sites Web. Mais Facebook a également assumé un pouvoir extraordinaire sur les informations personnelles de ses 2,2 milliards d’utilisateurs, un contrôle qu’il exerce sans grande transparence et en dehors de tout contrôle externe.
Facebook a ainsi autorisé le moteur de recherche Bing de Microsoft à voir les noms de pratiquement tous les amis de l’utilisateur de Facebook sans son consentement et a offert à Netflix et à Spotify la possibilité de lire les messages privés des utilisateurs de Facebook.
+ Cambridge Analytica, avait utilisé à mauvais escient les données de Facebook +
Le réseau social a également permis à Amazon d’obtenir les noms des utilisateurs et des informations sur leurs contacts et a aussi permis à Yahoo, récemment cet été, de visionner les vidéos publiées par les amis, malgré les déclarations publiques selon lesquelles il avait cessé, il y a des années, ce type de partage.
Facebook fait l’objet d’une série de scandales relatifs à la protection de la vie privée après des révélations en mars dernier selon lesquelles un cabinet de conseil politique, Cambridge Analytica, avait utilisé à mauvais escient les données du réseau social pour créer des outils qui ont contribué à la campagne 2016 du président Trump.
Réagissant à ces scandales, Facebook a souligné qu’il avait mis en place depuis longtemps des systèmes de protections sévères en matière de confidentialité. Mark Zuckerberg, son directeur général, a assuré aux législateurs américains, en avril dernier, que « les gens contrôlaient totalement tout ce qu’ils partageaient sur Facebook ».
Toutefois, souligne The New York Times, les documents obtenus ainsi que des entretiens avec environ 50 anciens employés du réseau social et de ses partenaires, ont révélé que Facebook a autorisé certaines sociétés à accéder aux données personnelles malgré ces protections.
Ils se sont aussi demandés si Facebook s’est réellement plié à l’accord passé en 2011 avec la commission américaine du commerce (Federal Trade Commission) interdisant le partage des données des utilisateurs sans leur autorisation expresse.